D'abord drôle et réaliste, le film se perd en route et bascule dans un drame romantique aussi conventionnel que les films dont il se moque gentiment. C'est bien dommage car Gordon-Levitt, à l'aide d'un montage rapide et efficace soulignant le ton très sarcastique du film, dresse le portrait d'un loser obsédé par le porno auquel beaucoup d'hommes peuvent s'identifier.
La culture du sexe, les fantasmes inaccessibles mais réconfortants créés par la pornographie et le Cinéma, ainsi que les attentes illusoires qu'ils entraînent (la satisfaction physique totale pour Jon, l'homme/toutou parfait pour Barbara), tout sonne tellement vrai et sincère qu'on ne peut que regretter que le film ne creuse pas la question un peu plus.
C'est d'autant plus frustrant que Joseph Gordon-Levitt se donne totalement dans ce rôle qu'on devine très autobiographique, tandis que Scarlett Johansson, atomique, n'a jamais été aussi séduisante qu'en cassant son image proprette dans la peau de cette bimbo manipulatrice pour qui les apparences priment sur les sentiments. Julianne Moore, en retrait, est à la fois fragile et radieuse, à l'opposé d'un Tony Danza qui campe le père beauf et hilarant de Jon.