Répétitif dans sa mise en scène, balisé de bout en bout dans son déroulé narratif, respectueux à l'excès du cahier des charges hollywoodien de la comédie romantique indépendante, ce n'est pas le mince vernis pornographique qui fait l'originalité de Don Jon. De fait il n'est pas original et sera vite oublié.
Là où Don Jon parvient cependant à tirer son épingle du jeu, c'est dans justement cette surdose de gnangnan virant à la satire légère, sans accroc, et quelques scènes bien jouées par des acteurs campant bien leurs rôles. Joseph Gordon-Levitt fait le boulot devant la caméra en incarnant ce bonhomme aussi vide que musculeux, quant à Scarlett Johansson, elle va ravir les adorateurs de sa plastique outrancièrement mise en avant dans cette pellicule. Elle parvient surtout à jouer un personnage constamment insupportable (rien que pour ce fichu chewing-gum! Une vraie Violet Beauregard ayant égaré son ticket d'or), ce qui rend celui de Don Jon finalement assez sympathique malgré son absence total d'aspérités.
Derrière la caméra, Joseph Gordon-Levitt ne s'écarte pas des sentiers battus, on sent que le film lui sert de terrain d'apprentissage besogneux, à défaut de terrain de jeu loufoque. Quand même, la mise en scène dupliquant plan par plan son quotidien appart - voiture - église - salle de sport finit par lasser, quand bien même ça se révèle utile pour la fin.
Bref, Don Jon ne sera pas un film mémorable, mais son duo vedette s'en sort avec les honneurs (Et j'oubliais Julianne Moore, chouette comme tout), donc l'heure et demi de visionnage ne sera pas perdue.