Rares sont les films à aborder aussi frontalement la sexualité des années 2000, et les nouveaux rapports de la génération Y aux bons vieux modèles moraux et familiaux. C'est la grande force de Don Jon, et il en use assez bien une bonne heure durant. Malheureusement il y a une couille dans le potage et c'est sans doute celle que perd le film en se débattant dans une conclusion maladroite et contradictoire. Dommage car jusque là, à défaut de se montrer particulièrement drôle, Joseph Gordon-Levitt visait juste, sans aucun puritanisme (ou presque), et menait sa barque avec un bel entrain. Las, le rythme s'enlise lui aussi petit à petit dès que Jon se remet en question.
Cela reste encourageant pour une première réalisation, avec un casting au poil. Même Scarlett Johansson, qui a priori n'a rien à faire en girl next door, parvient à donner suffisamment de personnalité et de crédibilité à Barbara. Quant au plaisir de recroiser Tony Danza, il est évidemment non dissimulé. JGL, lui, porte le projet comme un grand, toujours aussi à l'aise devant la caméra, un peu moins inspiré derrière, mais il a encore tout le temps de s'affirmer.