Demy molle

C'est le premier film de Serge Bozon que je vois, mais ça ne me donne clairement pas envie de regarder le reste...

On me vend une comédie musicale avec Virginie Efira et Tahar Rahim, il était évident que j'allais foncer, en plus ça fait partie de la sélection de Cannes de cette année, ça devait être génial. Malheureusement ça ne vaut pas mieux que Seize printemps qui était dans la sélection de l'année dernière, même si je reconnais que côté mise en scène il y a un peu plus d'idées dans Don Juan.

Le premier problème c'est qu'il y a bel et bien une intrigue dans ce film et qu'elle est assez mal narrée. À force de mettre du symbolisme partout à tort et à travers, ça devient juste incompréhensible et en dehors du délire métaphorique puisque le personnage de Tahar Rahim est un comédien qui joue la pièce de Molière du même nom que le film, ça ne vole pas haut.

C'est agaçant parce que les deux acteurs principaux y croient, on sent qu'ils ont bossé pour bien chanter ou même dans le cas de Virginie Efira pour jouer du piano. Même Alain Chamfort a droit à une scène touchante alors que je n'attendais clairement rien de lui. Mais tous ces efforts sont irrattrapables tant le reste du film est inutilement confus. Difficile de ressentir de l'émotion quand les images ne sont pas assez fortes pour compenser l'histoire, et que les musiques sont assez mauvaises.

N'est pas Jacques Demy qui veut, et du côté des textes des chansons c'est vraiment très mauvais. Faire rimer "coupe" avec "coupe" et "dangereuse" avec "dangereuse", fallait quand même oser pour s'y mettre à plusieurs et écrire quelque chose du même niveau que la rédaction d'un collégien.

C'est du gâchis car le concept était intéressant sur le papier et que Bozon sait tenir une caméra.