A l'est de l'Ukraine, dans la région du Donbass, une guerre hybride se déroule, mêlant conflit armé ouvert et crimes perpétrés par des gangs séparatistes. Si le film de Sergeï Loznitsa parait aussi chaotique c'est que la situation y est bel et bien ainsi. Donbass fait se succéder une douzaine de tableaux, dans un désordre apparent, au milieu de la population civile, dans les rangs des militaires, au sein du gouvernement de la région ou encore auprès des médias. On ne sait pas toujours précisément dans quels rangs on se trouve : chez les légitimistes ukrainiens ou avec les partisans russes. Comme dans son film précédent, Une femme douce, le cinéaste joue sur plusieurs registres, de la violence convulsive à l'humour noir, soulignant, parfois à grands traits, le grotesque et l'absurde des événements et des comportements humains. La cohérence narrative n'est pas ce que recherche Loznitsa au risque d'éparpiller notre attention. De cela, on peut s'accommoder ou bien trouver que la manière du réalisateur est bien trop exubérante et finalement confuse.