Donnie Darko est le premier long-métrage du réalisateur américain Richard Kelly. Quand il sort en salles, en 2000, ce dernier a 26 ans. Si sa sortie a l’époque est relativement confidentielle, le film profite au fil des années d’une notoriété grandissante qui en fait aujourd’hui un film culte pour de nombreux cinéphiles. Une aura qui lui vaut 19 ans après sa sortie une double ressortie en salles, dans sa version classique et dans sa version director’s cut, augmenté d’une vingtaine de minutes.
Le premier long-métrage de Richard Kelly montrait déjà à l’époque l’atmosphère de prédilection de son auteur pour ses films : volontiers onirique et fantastique, complexe et mélancolique. Le cinéaste Richard Kelly ne signera à la suite de Donnie Darko que deux longs-métrages, Southland Tales (2006) et The Box (2009).
Donnie Darko marque les débuts au cinéma de plusieurs comédiens américains : Jake Gyllenhaal, dans son premier grand rôle, ainsi que sa soeur Maggie Gyllenhaal et Seth Rogen dans un second rôle. On retrouve également au casting Drew Barrymore et Jena Malone.
Donnie Darko est un ovni cinématographique : teen movie métaphysique, film fantastique onirique à la Mulholland Drive (David Lynch, 2001), le film de Richard Kelly brouille les pistes et multiplie les influences. Avec un succès audacieux.
Donnie Darko (Jake Gyllenhall) est un adolescent de 16 ans. Il vit chez ses parents avec sa soeur, dans l’Iowa. Nous sommes en 1988. Introverti et perturbé, il se lie d’amitié avec un dénommé Frank, qui lui apparait sous la forme d’un lapin géant que lui seul peut voir et entendre. Grâce à lui, il échappe miraculeusement à un accident qui aurait pu lui être fatal. Le début d’une série trouble d’événements sur fond d’une fin du monde annoncé par le mystérieux lapin Frank.
Porté par la magnifique présence de Jake Gyllenhaal, brillant dans le rôle de cet ado tourmenté entre la réalité et le fantasmatique, Donnie Darko est un film qui s’approprie : il faut du temps pour dépasser le vernis du teen movie où rien ne dépasse et aller vers cette dimension folle, composé de voyage dans le temps, de complot et d’un soupçon de religieux.
Frais jusque dans ses seconds rôles (il faut voir Drew Barrymore en prof d’anglais rock’n roll et feu Patrick Swayze en gourou du bien vivre), le Donnie Darko de Richard Kelly étonne par sa narration maîtrisée malgré la complexité et son sens de la mise en scène. Notons aussi ce qui a fait en amont de Donnie Darko un incontournable : sa bande originale signée Michael Andrews et Gary Jules, et les thèmes très 80’s où se côtoient Echo & The Bunnymen, Duran Duran, Tear for Fears. Une rêverie, un grand moment de cinéma.