Il y a des œuvres qui vous marquent à vie pour peu que vous les regardiez à certain moment de votre existence. Donnie Darko, par sa patte unique fait partie de cette courte liste pour moi. Mêlant à la fois teen-movie, thriller psychologique avec un léger soupçon d'épouvante, Donnie Darko est un objet vidéoludique non identifié unique en son genre.
Unique par son intrigue, certes alambiquée, mais qui donne suffisamment de clés de lecture pour se faire son propre avis. Le film trouve cet incroyablement équilibre entre ce qui est dit et ce qui peut être compris.
Unique par sa mise en scène propre avec quelques essais qui le font clairement sortir du lot. Le fait que Donnie ne perçoit pas le temps de la même manière. Ce plan magnifique lorsque le soleil se couche à la fin, en parfaite harmonie avec celui où il se lève au départ. Mais surtout, ce plan mythique du cinéma avec ce lapin. Ce lapin dérangeant et effrayant qui ne fait pourtant rien pendant aucune de ses apparitions. C'est là le fruit du génie de Richard Kelly.
Unique par son casting mêlant sombres inconnus qui deviendront des stars. Jake Gillenhaal porte très bien le film. Mi fou, mi génie, on ne sait jamais sur quel pied danser. Le personnage se montre à la fois incroyablement gênant par moment (petite branlette chez le psy sous hypnose) et parfois très intelligent mais toujours de manière provocateur et immature ce qui lui donne son charme. La romance avec Jena Malone est plutôt bien écrite pour le peu de scènes qu'ils ont ensemble. Pour le plaisir, citons les stars qui se contentent d'un maigre rôle : Maggie Gillenhaal, Drew Barrymore, Patrick Swayze et même Seth Rogen en bully condescendant.
La magie opère car chaque personnage apporte sa pierre à l'édifice avec sa propre personnalité un peu étrange à la manière d'un Twin Peaks sauf que le film ne dure que deux heures.
Que ce soit la musique, l'intrigue voir les décors simples mais efficaces, tout concorde pour donner une œuvre où j'en apprécié chaque scène, chaque détail voire chaque ligne de dialogues.
Que ce soit les scènes où Donnie s'entraîne à tirer à la carabine pour expliquer pourquoi il vise en plein dans le mille à la fin. La scène de danse des gamines. La scène où Donnie interpelle Patrick Swayze devant toute son école pour dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Il y a des œuvres qui vous marquent tellement qu'elles finalement partie intégrante de votre personnalité. Que ce soit un livre, un album de musique, un jeu vidéo. Donnie Darko entre dans cette catégorie pour moi et je ne peux que conseiller à ceux qui ont vu le film originale de profiter de cette version.