Wonder Wheels
Si je suis encore loin d'avoir abouti la filmographie de l'Américain Gus Van Sant, j'ai un attrait pour elle, je compte bien voir ses autres œuvres, sans pour autant me presser, laissant l'occasion...
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le 26 avr. 2018
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Un biopic sur un cartooniste américain quadriplégique et alcoolique, qui de mieux pour le rôle que Joaquin Phoenix ? Et une nouvelle performance à mettre au compte de l’acteur, qui poursuit ainsi son exploration de la psyché humaine, au détour du portrait d’une véritable personne. Comme il l’avait déjà fait dans le magistrale ‘’Walk the Line’’. Mais s’il incarne parfaitement son rôle, rien à dire de ce côté-là, le problème vient plutôt du fait que Gus Van Sant se fait un petit peu mollasson derrière sa caméra...
Production Amazon, ce nouveau biopic, dont sont si friand les américains, est des plus décevant. Sur près de 2h de film, il ne se passe pas vraiment grand-chose de passionnante en fait. Passée la présentation du personnage, à quel point c’est difficile d’être handicapé et à la charge des autres. Comment il combat ses démons, telle que son addiction à l’alcool. Puis son émancipation à travers le dessin, et bien le métrage a vraiment peu à proposer.
Sur un ton très ‘’indie’’, dans la mise en scène, l’image, et dans l’interprétation forcée, à l’instar d’un Jonah Hill à la recherche d’une légitimité d’acteur, qu’il a pourtant déjà, et l’Oscar de la reconnaissance, rien dans ce film ne fait vraiment naturel. Au point que les comédiens ne semblent pas jouer dans le même métrage. Mention spéciale à Jack Black, hésitant entre faire son Jack Black, ‘’rham du bidu bam da bidu bu mbum rhaAaAaAaAaAm bidum dubidubidudud’’, et qui sur le même mode que Jonah Hill, chercher à tout prix la performance.
Difficile également pour l’intégralité du casting, bouffé par Joaquin Phoenix qui une fois de plus porte tout le film, mais cette fois sur les roues de son fauteuil. Il est juste incroyable, à croire que le type fût vraiment quadriplégique à un moment dans sa vie… Malheureusement la réalisation ne suit pas, et l’ensemble apparaît vraiment vain.
C’est d’autant plus regrettable que John Callahan, dont la vie a inspiré le film, est un personnage sulfureux, doté d’un humour noir dévastateur, toujours borderline, et qui est quasiment absent du récit… Le summum étant lors d’un montage où il est interpellés dans la rue par des gens qui n’arrêtent pas de lui dire à quel point ses dessins son soit géniaux, soit horribles… Et c’est tout. ‘’Démorde toi avec ça’’.
Il n’y a guère que Rooney Mara qui parvienne à s’en sortir tant bien que mal face à Joaquin Phoenix. Dans un rôle très solaire, par une interprétation dont elle seule a le secret. Mais le rôle étant un peu écrit avec le cul, se résumant juste à un love interest bancal et un peu bateau (alors qu’elle est hôtesse de l’air… Ba Dum Tss… da bidu bu mbum rhaAaAaAaAaAm bidum dubidubidudud), elle peine à donner de la texture à son personnage, et pourtant ce n’est vraiment pas faute d’essayer.
Plan plan, mou du cul, pseudo intello boboloïdé, peu fascinant, si ce n’est la performance de Joaquin Phoenix, sur laquelle repose le film par fainéantise, n’essayant jamais de transcender son sujet. Quand on pense à ‘’Walk the Line’’. Il y avait une mise en scène, une profondeur dans l’histoire, un cast qui s’en sortait largement face au magnétisme de Phoenix. Mais ici, comme il commence à arriver bien souvent, il est un peu seul au milieu du naufrage, Rendant sa performance un peu vaine. Et encore une fois, c’est vraiment dommage.
‘’Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot’’ est un effort oubliable, un mauvais Gus Van Sant, qui n’a pas grand-chose à raconter, et qui prend beaucoup trop de temps pour en arriver à cette conclusion. À voir si vous êtes fan hardcore du cinéma de Van Sant, ou des prestations over the top de Phoenix. Sinon, au-delà… Autant aller se faire les dessins de John Callahan, ou lire ses mémoires, ça sera moins une perte de temps. Car il y avait vraiment un coup d’enfer à jouer, pour sortir un film bad ass et subversif… Au lieu de ce gentil flick indé édulcoré du cul.
Too bad.
-Stork._
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Créée
le 4 mars 2020
Critique lue 183 fois
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