Un inspecteur de police enquête sur le meurtre d'une élève dans un pensionnat pour jeunes filles riches.
Le film d'Henri Decoin est une comédie policière qui ne commence pas trop mal mais qui, en s'installant dans l'institution dirigée par la peu aimable Denise Grey, devient franchement niaise. D'abord parce que l'inspecteur Désiré Marco à plutôt l'air d'un policier amateur et d'un séducteur en goguette; ensuite parce que les jolies pensionnaires sont comme des gamines jouées par des jeunes femmes. Ça ne fonctionne donc pas.
Je doute que le roman du belge Steeman (le créateur de Wens) soit si léger. En tout cas, Decoin n'a pas d'autre idée que de planter un bellâtre au milieu de jeunes filles turbulentes et d'enseignantes coincées. Le numéro souriant et décontracté de Jean Marais introduit de la bonne humeur, de la séduction, mais aucun suspense. Ce qui est fâcheux.
La révélation finale, relativement l'identité de l'assassin est indifférente. Elle se produit dans une séquence théâtrale et assez grotesque sur un plan policier...
On voit passer du beau monde dans ce film, de la comédienne débutante et future vedette à Noël Roquevert en passant par Louis de Funès; c'est une distraction au coeur d'une intrigue que le réalisateur choisit de mettre en scène avec désinvolture et avec les poncifs sur la jeune fille de bonne famille des années 50.
On imagine mieux un Clouzot -déjà adapteur de Steeman dans "L"assassin habite au 21"- s'emparer de ce sujet en y mettant la noirceur sociale et morale et en suggérant les contingences sexuelles qui ne semblent pas absentes du roman. En l'état, l'adaptation de Decoin est insignifiante.