Pur film du dimanche soir, qui donne l'impression de regarder un double épisode d'une série télé à gros budget.
Plutôt efficace et divertissant, "Man on the Ledge" se révèle en revanche trop calibré pour convaincre, plombé par ses invraisemblances et ses facilités narratives.
Certes, ce ne sont pas des questions primordiales lorsqu'on visionne ce genre de thriller à suspense, mais au-delà d'un certain seuil, on finit quand même par sortir du film.
C'est d'autant plus regrettable qu'on se laisse facilement embarquer dans cette histoire de flic évadé qui cherche à prouver son innocence depuis la corniche d'un célèbre hôtel new-yorkais.
Les premières séquences sont accrocheuses, en particulier la scène d'évasion à l'issue de l'enterrement, avec ce train qui percute la bagnole de l'accusé.
De même, les scènes tournées sur la véritable corniche du Roosevelt Hotel, immersives, apportent une valeur ajoutée appréciable, notamment pour ceux qui comme moi souffrent de vertige. Il faut souligner la performance physique des comédiens concernés, le making off nous montrant des conditions de travail périlleuses.
Le casting constitue justement un autre atout de "Man on the Ledge", une foule de seconds rôles prestigieux se relayant autour de l'australien Sam Worthington, pour le coup peu charismatique - je gardais un meilleur souvenir de cet acteur.
On se consolera donc avec la présence conjuguée de Elizabeth Banks, Jamie Bell, Genesis Rodriguez, Anthony Mackie, Ed Harris, Titus Welliver et j'en passe... (même si aucun d'entre eux ne force son talent).
Pour son premier long-métrage de fiction, le réalisateur danois Asger Leth signe donc un divertissement rythmé qui fera le job un soir de fatigue, mais qui malgré quelques bonnes idées (les réactions de la foule, en mode "Dog Day Afternoon"), manque cruellement de personnalité, et nous laisse même sur une impression pénible avec son dénouement poussif et sans rebondissement majeur - sinon un twist secondaire sans intérêt et une demande en mariage complètement pétée.