« Red Heat » est surtout connu pour avoir été le premier film américain à pouvoir être tourné sur la Place Rouge, à Moscou. Un décor finalement peu utilisé, l’essentiel de l’intrigue se déroulant à Chicago. On y suit un policier soviétique, contraint de faire équipe avec un confrère américain pour coincer un trafiquant de drogue.
Imaginée par Walter Hill, considéré comme étant le créateur du buddy movie, cette idée est amusante… et relativement audacieuse à l’époque, le Soviétique ne cherchant pas à passer à l’Ouest ou à s’américaniser. Mais l’on sent que c’est cette idée qui tient le film, le reste étant un peu faiblard. Un scénario basique, une mise en scène professionnelle mais terne : à part quelques scènes d’action qui relèvent la sauce, les allées et couloirs teintés de bleues sont assez fades.
Et si quelques confrontations entre les deux policiers et leurs méthodes sont amusantes, les acteurs ne sont pas en grande forme. James Belushi, guère subtil, débite des grossièretés en caricature de flic américain roublard mais qui a tendance à tout faire rater. Arnold Schwarzenegger est souvent dirigé comme un ersatz de T800, impassible devant un univers qui lui est totalement étranger. Walter Hill exploite néanmoins sa carrure hors norme et son accent autrichien pour insister sur le fait que le personnage ne soit pas à sa place. On n’ira pas jusqu’à dire que Ed O'Ross leur vole la vedette, mais il est convaincant en trafiquant sans scrupule.
« Red Head » n’est à l’arrivée pas un mauvais polar, mais le postulat de départ aurait sans doute pu donner quelque chose de plus juteux dans d’autres mains.