Avec un dessin reprenant les courbes de la calligraphie arabe, Marya Zarif rend un hommage à sa ville, Alep, désormais symbole des martyrs de guerre.
Sa première partie, qui pose une ambiance idyllique, heureuse, parfumée et colorée, cède bientôt la place au récit de l'exil, vu à hauteur d'enfant, sans pour autant voiler l'horreur de la guerre.
C'est là la grande intelligence de ce très joli film d'animation que de ne jamais plier sous l'injonction du film adressé au jeune public. Certes certaines facilités de scénario sont évacuées par des métaphores et une magie bienvenues, mais le regard porté sur la guerre n'est pas détourné, évoquant assez frontalement la mort, l'abandon, la perte de tout, les frontières, les arrestations arbitraires et le refus de l'accueil, mais avec un optimisme assez bouleversant.
Dounia et la princesse d'Alep est une merveille de chaleur, ancrée dans une réalité tragique et bien connue, encore d'actualité, et racontant surtout le destin ô combien déchirant et malheureusement si commun de millions d'exilés sur la planète.