Lorsqu'on a rien à dire, mieux vaut se taire raconte l'adage.
Peut-être Alexander Payne aurait du méditer cette maxime pleine de bon sens.
Downsizing démarre pourtant en fanfare. Le postulat, drôle et original, multiplie les situations cocasses où ce rapetissement généralisé d'humains génère trouvailles visuelles et autres clins d'yeux ironiques. Mais passé cette exploration pittoresque d'un eden lillipputien, c'est à dire le premier tiers, la démonstration s'essouffle. Pire, le film comme paralysé devant un obstacle gigantesque apparu soudainement sur son chemin du fait de sa célérité première, ne sait où aller, et finit par ne plus rien raconter, si ce n'est verser dans une sorte de prêchi-prêcha pseudo humaniste qui tend à dénoncer via le microcosme édifié dans son premier acte, les dérives et écueils de la société. Et encore, nous ne sommes même pas sûr concernant ses intentions.
La seconde partie tourne au ralentit, peine à répondre aux fils disséminés initialement. Se moque-ton d'ailleurs royalement du sort de notre héros, looser benêt et mal fagoté. Sérieusement ce look de plouc... Bref.
Une charge contre le communautarisme ? Un revival hippie ? Une fable anticapitaliste ?
Bien malin sera celui que aura perçu à jour les velléités d'Alexander Payne avec Dowsizing tant on imagine le gaillard, capitaine de cette poussive et minuscule coquille de noix à la dérive, constamment en train de se gratter la tête pendant l'écriture du film.
Il est tout de même étonnant de voir ce cinéaste, si touchant il n'y a pas si longtemps avec le formidable Nebraska, échouer de la sorte.
Suite au film, il déclara ne qu'il ne fallait pas voir en Downsizing une œuvre trop solennelle, que le film se contentait d'être une simple métaphore. Difficile pour nous en tout cas de ne pas voir en cette affirmation, rétrospectivement, un aveux de faiblesse de sa part...