Étonnante variation du célèbre roman de Robert Louis Stevenson, « Dr. Jekyll et Sister Hyde » présente les caractéristiques habituelles des films de la Hammer : budget moyen, interprétation inégale mais ambiance gothique du plus bel effet, récit séduisant et personnages tourmentés. De plus, alors que le studio anglais était tout proche de la faillite, la qualité ne s'en ressent nullement, les couleurs flamboyantes étant à nouveau de sortie et les scènes fortes bien présentes, renouvelant ainsi joliment une histoire déjà fascinante à la base.
Alors, c'est vrai : nous ne sommes parfois pas loin du ridicule et Ralph Bates n'était manifestement pas l'acteur le plus doué de sa génération, mais la beauté de Martine Beswick, l'élégante musique et l'intense dénouement compensent sans trop de mal ces lacunes pour ce qui est globalement une bonne surprise, et la preuve que Roy Ward Baker pouvait être un réalisateur vraiment intéressant.