Après avoir vu l'immense Nosferatu de Murnau, je me devais de voir la vision du gigantesque Francis Ford Coppola.
Citant quelquefois le chez d'oeuvre allemand, Coppola s'en éloigne tout de même en y livrant sa vision des choses, plus proche du roman de Bram Stoker, d'où le titre Bram Stoker's Dracula.
Dans ce film, Dracula n'est pas un simple tyran qui bouffe du sang humain, il est toujours sombre et inquiétant mais bien plus "ouvert" et tiraillé, et aussi plus exploré dans son passé. On le voit très bien dans la superbe introduction montrant ses origines.
Mais ce qui avant tout change cette créature, c'est son histoire d'amour. Une histoire d'amour sublime, un amour absolu, (im)mortel, offrant une extrême dramaturgie dans cette narration extrêmement bien rythmée. Elle occupe clairement le premier plan du récit, laissant bien derrière le fade Keanu Reeves, et le pourtant génial Anthony Hopkins en Van Helsing qui peine à réhausser un arc pas très élaboré. Gary Oldman est extra, avec une palette très complète, et Winona Ryder tout simplement splendide.
Malheureusement là où le film me perd un peu c'est dans son esthétique et sa technique. L'univers baroque et gothique, où les décors sont volontairement factice ok,l'utilisation des couleurs, les jeux d'ombres et la pointe d'expressionnisme ok. Mais le reste c'est pas terrible, voir même énervant par instant.
Coppola est trop dans l'excès et dans l'outrance. Les musiques, les effets visuels (qui ont affreusement mal vieillis), les créatures absolument affreuses et certains mouvement de caméra et idées de mise en scène assez dégueux (les vues subjectives accélérés notamment). Tant de choses qui ne me permettent pas d'aimer cette oeuvre à ce que j'imagine etre sa juste valeur, au moins dans son fond.