---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série de critique. Tu es ici au vingtième chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici : http://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux aller directement au deuxième paragraphe. Bonne soirée. --
Ça y est. Hier je n'ai pas réussi à me transformer. La faute à trop de mauvais films, trop de déception, j'ai perdu la foi. Je ne veux plus, au fond de moi, être l'une de ces créatures. Je ne me reconnais plus dans ces films, le mythe s'est bien de trop déformé, malaxé par tous les réalisateurs qui lui sont passé dessus, du plus talentueux au plus catastrophique, sans compter le nombre incalculable d'acteurs qui ont tenté d'entrer dans le personnage. Je n'ai plus grand espoir en les prochains films, mais il en reste deux sur ma liste, et par gout des choses finies, je finirais. Alors ce soir, j'ai regardé Dracula Untold.
Et comme d'habitude, c'est toujours au moment ou on s'y attend le moins qu'on est surpris. Alors forcément, comme je ne plaçais aucun espoir dans ce film, le moindre trait d'esprit était pour moi mieux que ce que je pensais. Je me suis beaucoup moqué de ce film, qui fait partie d'une grande vague de préquel, qui racontent tous plus ou moins la même chose : en fait le méchant il était pas méchant avant mais comme le monde a été méchant avec lui, il est devenu méchant. Et vas-y qu'on pleure sur le triste sort de Maléfique, de Hanibal Lecter, de Dracula. Cette grande vague de film issue de cette volonté, comme le disait le Fossoyeur de Film (et je n'aime pourtant pas citer ce mec là, mais pour le coup j'étais assez d'accord avec lui), de vouloir tout sur-expliquer. Et comment c'était avant ? Et pourquoi il est devenu super fort ? Et qu'est ce qu'il y a dans le Nécronomicon ? Et comment machin chouette est devenu méchant ? Roi ? Mendiant ? Mort ? Et tout un tas d'autres trucs dont le charme était justement de rester inconnu. Parce que, et ça me fait plaisir parce que ça fait un moment que j'ai pas cité la Féline, ce qui reste inconnu est livré à l'imagination du spectateur, et que l'imagination du spectateur, c'est mieux que du cinéma. Donc voila, pourquoi je n'avais absolument pas envie de voir Dracula Untold. Et pourtant....
je ne vais pas dire que c'est un film extraordinaire. Il le serait presque sur un plan visuel, avec un Dracula, enfin, qui retrouve un peu de son charisme d'antan, et des personnages secondaires pas trop invisibles non plus. Les décors et les costumes puent le gros budget, et j'aime ça. Les effets spéciaux ne sont pas en reste non plus, et je suis navré de vous annoncer que c'était la première métamorphose en chauve-souris bien faite que je voyais. La colorimétrie est propre, les cadres sont deux ou trois à être des bande-annonce à eux tout seuls, et tant pis si c'est racoleur, moi j'aime ça.
Surtout ce qui m'a plu, mais plutôt dans le sens ou je n'ai pas été déçue comme je m'y attendais, c'est le scénario. Putain je pensais pas, mais en fait ça tient debout. Alors oui, encore une fois, pourquoi Dracula ne part pas en poussière comme les autres vampires quand il est exposé au soleil ? Pourquoi on était pas au courant depuis tout ce temps du truc des trois jours ? Pourquoi Dracula il tombe dans les pommes et se réveille dans une rivière quand il se fait mordre, alors que les autres c'est bon, ils se transforment direct ? Mais que serait un film de vampire sans ses petites incohérences, comme des œufs de pâques qu'on est content de dénicher. Bien sur aussi, dans les points négatifs, on a un héro à l'américaine, sorte de sur-homme qui a souffert mais qui sait maintenant donner son cœur et sa vie pour protéger ceux qu'il aime, a une force mentale surpuissante, etc. Mais en faisant abstraction de ça, ou plutôt en considérant ces éléments comme nécessaires au déroulé d'un film a gros budget américain, eh bien ça passe. L'explication est étonnamment crédible. Ça colle avec à peu près tout ce qu'on a pu raconter en 100 ans de films de vampire (bon sauf les vampires qui brillent au soleil, là Stephanie Meyer a craqué son slip, mais ça on le savait...). Et ça c'est très fort, quand on voit qu'un film n'arrive parfois pas à rester cohérent avec lui-même entre son début et sa fin, que celui-ci explique à peu près bien les origines du mal de la vengeance de l'apocalypse le retour du passé 2 (pardon j'ai divagué) de TOUS ces films... Bien joué.
Malheureusement le film n'a pas trouvé son public, et ça y avait pas besoin d'être un génie pour s'en douter. Plus personne n'accorde de crédit aux vampires aujourd'hui. Encore que, certains parviennent encore à nous faire rêver avec des vampires modernes, mais Dracula... C'est has been. Sauf que les gens qui vont voir des films préquels, ce sont des fans. Et les fans de Dracula, ça devient une espèce rare...