Hollywood sait trouver des filons et les exploiter le plus souvent à mauvais escient. Ainsi, après avoir ré-imaginé les origines de Batman, James Bond, Leatherface ou encore les singes parlants de Pierre Boulle, voici les prémices du plus célèbre des vampires. À l'origine prévu pour être un prequel au Dracula de Francis Ford Coppola réalisé par Alex Proyas (le fameux projet Dracula: Year Zero), le long-métrage a sombré dans les oubliettes avant d'être malheureusement ressuscité par des producteurs véreux surfant sur la mode des reboots. Nous voilà donc embarqués dans un blockbuster à l'image de son héros-titre : sans âme...
Mis en scène par le débutant Gary Shore (qui n'a à ce jour au compteur qu'un court-métrage sorti il y a presque dix ans), Dracula Untold raconte donc comment le prince des ténèbres est devenu un vampire, chose déjà imaginée par Coppola dans son éblouissant et très poétique film de 1992. Mettre un tel projet dans les mains d'un novice est risqué, la preuve en est avec ce film bourré d'effets spéciaux tape-à-l'œil, de cadrages bordéliques, d'acteurs jouant comme leurs pieds et de séquences sans panache où seuls quelques passages dynamisés par de l'action étouffante sortiront à peine du lot.
Dans le rôle-titre, le désormais bankable Luke Evans (Le Hobbit) nous gratifie d'un jeu extrêmement niais voire risible aux côtés du sous-exploité Dominic Cooper dans un nouveau rôle de bad guy de pacotille après Need for Speed, de la jolie Sarah Gadon (Enemy) et d'une pléiade de seconds rôles incarnés par d'illustres inconnus. Souhaitant se rapprocher du film de Coppola (musique similaire, mêmes costumes...), Dracula Untold n'arrive pourtant jamais à époustoufler ou même divertir, la mise en scène catastrophique et le manque de profondeur (la photographie est juste inappropriée pour ne pas dire hideuse) empêchant clairement le film de s'imposer parmi les innombrables adaptations du roman de Bram Stoker.