Romance et malédiction...
Il faut du courage et de l'imagination pour s'attaquer à un mythe qui a tant de fois déjà été porté à l'écran avec plus ou moins de bonheur.
L'équipe du film y parvient plutôt pas mal.
Les personnages sont incarnés de façon satisfaisante, en particulier le principal, le comte Vlad. Les décors réussis, l'image soignée apportent une ambiance intéressante propice à la narration d'un drame sanglant. L'utilisation des effets spéciaux l'est à bon escient et il me semble important de le souligner car elle est par trop souvent outrancière. Ici, elle sert le propos et habille justement les diverses scènes, qu'elles soient d'action ou d'essence plus fantastique. La lumière générale parvient à créer une ambiance et offre de bien belles scènes, romanesques ou plus sombres. La musique accompagne correctement le tout, ni inoubliable, ni ratée.
L'histoire est assez bien ficelée, celle de ces jeunes garçons de Transylvanie contraints de servir les trucs et de ce prince confronté à un choix déchirant opéré déjà par son propre père vingt années plus tôt. On devine cependant assez facilement ce qui va se passer et le spectateur ne sera pas empalé par la surprise.
Les points forts de ce nouveau film de vampire se situent donc dans les visuels (les créatures vampiriques sont bien expressives), certaines scènes vraiment excellentes (de combat en particulier lorsque Dracula se lâche au milieu des turcs) et une perspective temporelle qui appelle assurément une suite.
En revanche, il souffre pour être vraiment excellent, de quelques faiblesses : la relation familiale un peu trop appuyée par moments (on dirait presque du Disney), un manque de noirceur qui lui aurait donné un côté un peu plus "dark" alors qu'il est finalement relativement gentillet, enfin une résolution qui suit le combat final un peu vite expédiée (alors que le duel au sommet partait d'une bonne idée).
J'ai passé un bon moment de cinéma mais sans être transporté non plus par l'émerveillement. Il reste à voir si un second volet pourrait lui conférer une autre ampleur mais je me permets d'émettre quelques doutes là-dessus. Pour le moment, la chauve-souris a juste entrouvert ses ailes et n'a pas encore pris son envol. C'est un peu dommage.