Le cultissime Drive de Nicolas Winding Efn m'a laissé complètement perplexe, au pied de mes attentes. Le film regroupe à l’écran tout ce que l’on aime voir : un Ryan Gosling badass mêlé à une histoire d’amour compliquée, des belles voitures en action, et des règlements de comptes entres gangsters. Cependant, bien que tout cela fasse l’essence même de cette oeuvre, je ne me suis pas sentie touchée par le film, ni même projetée dans l’action.
Ryan Gosling est très décevant, il n’a aucune sensibilité et l’on ne ressent aucunes de ses émotions, à se demander si il en a! Son visage ne bouge pas, qu’il aime, déteste ou craigne. Il garde ce regard mi-concentré mi-ailleurs qui m’a simplement semblé vide en fin de compte.
La camera semble le placer en héros (plan rapproché, contre plongée, plans au ralenti…) alors que je n’ai ressenti que de l’antipathie envers lui. Mes yeux à moi l'ont plutôt placé en antihéros :
il drague une femme dont le mari est en prison, se la joue dur en essayant de le sauver mais participe finalement à la mort de ce dernier, et enfin, il tue et agresse de sang-froid, impassible.
L’histoire d’amour, trop courte à mon gout, voir même trop peu authentique,
se concrétise par un long baiser, filmé au ralenti type Autant en emporte le vent et s'arrête net lorsque Ryan Gosling décide de finaliser ce moment en abattant à coup de pieds l'homme présent avec eux dans l'ascenseur.
J'ai trouvé absurde ce paradoxe entre la poésie d'un premier baiser, déjà trop poussée à mon goût, et la violence d'un meurtre qui n'a rien à faire là.
Pour ne pas non plus m’acharner, je dois reconnaitre que d'un point de vue visuel, Nicolas Winding Refn ne s'est absolument pas loupé. Beaucoup de plans sont à couper le souffle, avec un jeu de lumières et de rapidité plutôt impressionnant.
Drive restera tout de même une déception : déception de ne pas prendre part a la danse et de ne pas être secouée dans tous les sens par la conduite de Gosling, sûrement trop sage ou trop terne.