Nous connaissons tous Gaspar Noé pour les tendances scandaleuses de ses films, notamment Love pour ses tendances dirait-on "pornographiques", ou encore Irréversible pour une scène de viol insupportable aux yeux de tous. Mais si nous nous retrouvons une fois de plus devant son écran, c’est que nous demandons toujours plus de sensations fortes, et Climax nous les sert sur un plateau d’argent.
Sous les basses rythmées du majestueux Supernature de Cerrone, s’offre à nous une première scène de danse époustouflante, menée par une troupe d’une vingtaine de danseurs on ne peut plus performants. Ils sont arrogants, gracieux, harmonieux, dégagent un esprit de communion fort, et du kiff, du kiff, du kiff. Ce spectacle vous prend par les tripes et vous permet d'oublier toutes vos appréhensions quant aux prochaines horreurs.
Puis Gaspar Noé plante ses graines, une à une, sur la sangria, un peu trop mise en avant, sur les relations entres les personnages, certaines un peu trop intimes, et sur les personnalités de chacun. C’est alors que lorsque tout explose. Nous découvrions les danseurs encore sous contrôle, mais c’est lorsqu’ils deviennent hors de contrôle que les vices de chacun se dévoilent, ainsi que leurs angoisses et désirs. Ils se laissent envahir par l’amour et la haine qu’ils portent en eux, et la caméra quasi invisible nous fait prendre part à la danse. Cette danse, qui paradoxalement à la première, devient un cauchemar commun et une atrocité d’ensemble, reste magnifique sous des lumières sensuelles et hypnotiques.
Malgré un réalisme maladroit par certains moments et un esprit tordu de la part du réalisateur, je considère tout de même Climax comme une réussite de sa part. Il a réussi a me transporter dans ce huit clos déjanté, où mes émotions se mêlent au rythme d’une bande son frénétique.