Un chouilla déçu.
C'est le risque des films à la réputation à ce point élogieuse qu'elle créée un brouhaha autour de l'œuvre qui persiste durant le visionnage. "Tu vas voir c'est génial, la musique est trop bien, Los Angeles est superbe, Ryan Gosling est excellent..."
Alors oui, L.A. est superbe. Il me semble l'avoir déjà appréciée, parée ainsi de pénombre nocturne et de lents plans aériens. Ah oui c'est ça, j'ai revu la L.A. de "Collateral". D'accord, pas exactement les mêmes quartiers mais ne pinaillons pas outre mesure.
La musique est chouette, sans casser pour autant trois pattes à un canard, et j'avais déjà eu l'occasion malgré moi d'entendre environ trente six fois la BO dans diverses soirées. Elle fait le boulot, accompagnant gentillement ce carrousel d'images que constitue "Drive".
Car en fait c'est ça "Drive", un joli défilé d'images qui ne composent pas pour autant une histoire qui vient t'agripper les tripes ou te masser le cœur. La faute à mon sens à Ryan Gosling justement, qui imite à la perfection tout le spectre des émotions d'un menhir. Oui, c'est certainement voulu, il incarne un nouveau genre d'asocial au cinéma. Entre le Léon de Jean Reno et le Vincent de Tom Cruise (Collateral encore). Le résultat est assez boiteux à mon sens. A ne rien dégager à l'écran, j'ai eu du mal à me préoccuper de son sort, voire à saisir ses motivations par moments.
Je n'ai pas pour autant passé un mauvais moment, bien au contraire, mais à aucun moment je n'ai réussi à m'attacher à ces personnages engoncés dans un scénario d'un classicisme consommé. D'où ce six un peu sec, mes excuses aux adorateurs.