D'habitude dans les films, le chauffeur il parle pas beaucoup mais il conduit bien, on sait pas grand chose sur lui et on s'intéresse pas plus que ça à son histoire. Ben là c'est pareil sauf que c'est lui le héros. Et on doit donc se fader sa vie vide et ridicule.
Objet filmique d'une beauté pure, le long-métrage est soigné dans les moindres détails (ce blouson !). Un prix de la mise en scène pas volé, une BO parfaite, des séquences d'actions géniales (en voiture surtout) ou drôles (jugulaire, crâne, tempe, front...) et Ryan Gosling a trop la classe quand il dit pas des phrases niaises au téléphone. Tout le monde a raison : le film est beau.
Mais le film est con aussi. Ou en tout cas, ses personnages. Entre le copain du héros qui dit tout à la mafia sans faire exprès, les vilains mafieux impulsifs tellement stupides que tu te demandes comment ils ont pu rester vivants plus de cinq minutes dans ce métier et le héros lui-même qui a le bonheur à portée de main mais qui préfère se la jouer cowboy solitaire impitoyable. Seule reste Carey Mulligan qui en prend plein la gueule à cause de la bêtise des autres.
Un film qui se serait arrêté aussi net si n'importe lequel de ces personnages s'était souvenu de l'existence de l'aéroport de Los Angeles et avait pris l'avion vers une destination tranquille et paradisiaque (et ils peuvent le faire à tout instant). Mais le scénariste a dit non parce que sinon il n'y aurait pas de film. Faire un joli film c'est bien. En faire un qui tient la route (haha) c'est mieux.