Drive-Away Dolls
4.9
Drive-Away Dolls

Film de Ethan Coen (2024)

Un doigt d'honneur au puritanisme américain

Après son frère, c'est au tour d'Ethan Cohen de réaliser son film en solo. Co-écris avec sa femme, il nous propose un mélange des genres parfois réussi, parfois hasardeux, mais pour lequel je n'ai pas boudé mon plaisir.


Certes, j'ai eu du mal à entrer dans le film. Les effets comiques et les gimmicks de réalisation sont très appuyés, ce qui donne, dans un premier temps, un côté un peu artificiel au film. Une fois accoutumé, cela donne un cachet au film, on se souvient des scènes auxquelles on a assisté, notamment les scènes de tripe colorées.


Une des force des frères Cohen, ce sont les personnages qu'ils mettent en scène. Ici, Ethan et son épouse nous ont écris une panoplie de personnages secondaires plus déjantés les uns que les autres. Que ce soit le loueur de voiture, les gangsters un peu bêtes, le sénateur républicain interprété par Matt Damon, tous sont vraiment savoureux. Quant aux deux personnages principales, interprétées par Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan, leur duo fonctionne à merveille. Leur relation est très intéressante à suivre, d'autan que le rapport de leadership qu'elles ont entre elle tend à s'inverser au fur et à mesure du film.


Je n'ai pas encore parlé d'un des faits principaux du film. En effet, celui-ci est un road-movie lesbien, et ce n'est pas anodin. D'abord, cette caractérisation des personnage est appuyée par beaucoup d'effet, offrant un film très coloré et un peu "rock and roll". Ensuite, c'est surtout l'occasion pour Ethan de faire un gros doigt d'honneur au conservatisme et au puritanisme américain (et c'est encore plus appuyé avec l'arrivée du sénateur républicain). Ca parle de cul tout le temps, et ce de manière très frontale. Alors certes, l'humour du film est parfois un peu balourd, voire même un peu beauf, mais force est de constater que, par moments, ça a quand même pas mal fonctionné sur moi et sur le reste de la salle.


Si j'avais vu ce film ado, peut-être aurait-il pu atteindre le statut de film culte pour moi. Avec un peu plus de bouteille, je peux dire que nous n'avons pas affaire à un grand film mais que, aidé par une durée assez courte (1h30), nous avons affaire à un divertissement drôle et déjanté, mais un peu maladroit.

Loeil-de-Lynx
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le 10 mai 2024

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Loeil-de-Lynx

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