J'avais peur de m'ennuyer, mais cela ne durait que 68 minutes alors je me suis dit qu'au pire je ne m'ennuierais pas trop longtemps. Et puis il y avait Lolita Chammah et Virginie Ledoyen, alors je me suis également dit qu'au pire je ne m'ennuierais pas trop longtemps en admirant Lolita Chammah et Virginie Ledoyen. Et c'est plus ou moins ce qui s'est passé, mais à peine tant la seconde est un second rôle sans intérêt et la première très décevante, même s'il est amusant d'observer les similitudes avec son actrice de mère (au-delà de la ressemblance physique, certaines moues et surtout la démarche, la façon de se tenir).
Ce n'était pas horrible, j'aime bien ces gens n'ayant que faire des modes en offrant un récit presque totalement hors du temps, loin des conventions, assumant totalement de n'être vu que par un public (très) restreint. Le problème, c'est que toutes ces qualités sont inspirées d'un courant aisément identifiable : la Nouvelle Vague. Je ne suis déjà pas trop fan à la base, mais tenter de la reproduire en 2017, je trouve ça simplement absurde tant ce modèle par définition typiquement 60's, ne peut plus fonctionner aujourd'hui tant il arrivait dans un contexte cinématographique, voire historique précis.
Du coup, on a droit à pas mal de plans poseurs, de fondus, de dialogues complètement irréels, de voix-off sur la complexité des sentiments se voulant profondes alors qu'elles sont souvent grotesques, pas mal de scènes ne servant strictement à rien et des personnages qui ne pourront que donner du grain à moudre aux anti-bobos tant ils font tout pour l'être au-delà du raisonnable. Dommage, car les références cinéphiles sont plutôt biens intégrés, quelques notes de fantaisie à saluer et la façon de filmer Paris m'a globalement séduit. Bref, une histoire d'amour impossible aux réflexions parfois pertinentes, qui aurait pu me toucher si elle n'était pas réalisée de façon aussi maniérée, très « intello prétentieux » et finalement assez élitiste dans son approche du septième art.