Franchement, ça se regarde vraiment très bien. Certes, en 2012, le film est peut-être anachronique mais en le regardant en-dehors de tout repère temporel, force est de constater que ça vaut bien les films d’action des années 90. Vingt ans après, vingt ans trop tard peut-être, mais ça marche. À 65 piges, Stallone dégage un charisme de dingue et maîtrise son personnage. Un personnage dans lequel on l’a déjà vu vingt fois ? Pas vrai. Même s’il joue les gros durs qui mène une quête qui semble juste, son personnage est un tueur brutal qui exécute sans sommation et parfois sans raison. Pas trop le genre de Stallone d’habitude qui ne bute à tour de bras que lorsqu’il incarne John Rambo sur le sol vietnamien. Son personnage ici est tout en paradoxes et s’il manque parfois de clarté, il fonctionne assez bien. À ses côtés, il doit cohabiter avec un jeune flic intègre qui attire la sympathie. Buddy movie, vous avez dit ? Oui, sûrement, mais le duo incompatible ne l’est pas seulement par la personnalité des protagonistes, il l’est parce qu’un flic et un tueur à gages n’ont rien à faire ensemble.


Bien entendu, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Mais le film est adapté d’une BD de Matz qui, on le sait, voue à l’Amérique une véritable fascination, et notamment à sa culture, à ses codes et ses récits. D’où un jeu perpétuel entre l’hommage et la réinvention des us des films de genre. Du plomb dans la tête s’inscrit totalement dans cette démarche. Normal donc que l’ensemble paraît pleuvoir sous les clichés : le duo mal assorti, le gentil flic, le tueur à gages qui a des principes, la jolie fille du tueur à gages, la machination, l’enjeu politique, la vengeance, etc. Jouer avec les clichés fait forcément parti du jeu. Et tant pis si l’ensemble dégage parfois un parfum de déjà vue. Ce qui compte, c’est l’atmosphère et l’efficacité du résultat.


Et le résultat est, avouons-le, tout à fait efficace. Si le récit s’égare parfois, la réalisation de Walter Hill multiplie les tours de passe-passe pour maintenir le rythme de l’ensemble, exploitant notamment les lieux et les paysages et soignant toutes les scènes de transition. Ce n’est pas du grand cinéma, c’est clair. Mais c’est de la série B solide qui témoigne d’un véritable savoir-faire qui fait la différence avec tous les DTV avec lequel on compare, à mon sens à tort, ce divertissement du samedi soir.


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le 19 avr. 2023

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