Noir, c'est noir, y a plus d'espoir. Cette petite phrase incarne parfaitement le ton de ce "Rififi chez les hommes", sorte de classique parmi les classiques du film noir. Car au-delà d'une histoire on ne peut plus classique (pour ne pas dire légèrement prévisible), c'est avant tout la mise en scène somptueuse de Jules Dassin qui donne toute sa dimension au film. Elégante, raffiné et d'une subtilité de tous les instants, cette dernière permet au film de se faire proche du transcendant parfois, surtout que quelques scènes restent longtemps gravés dans les mémoires (la scène du casse bien sur, de la chanson dans le cabaret mais également la fuite en voiture à la toute fin). De plus, c'est ce mélange assez extraordinaire des genres qui se fait également des plus attrayants à nos yeux, Dassin réussissant en quelques instants à nous faire passer du polar anglais au pur policier à la française, tout en évoquant régulièrement le film noir à l'américaine (dont il fût bien entendu l'un des maîtres incontestés). Qui plus est servi par des acteurs des plus convaincants et un rythme presque endiablé, il est donc peu dire que ce "Rififi chez les hommes" est à découvrir absolument, au risque de se priver d'un véritable bijou du septième art. Immanquable.