Cet étrange film de vampire est produit par Andy Warhol. Oui, LE Andy Warhol ! De fait, on retrouve tout au long de ce film un ton résolument provocateur et un goût pour la déconstruction et l'iconoclasme. Paul Morrissey, le réalisateur, quant à lui, est connu pour sa trilogie « Flesh » (1968), « Trash » (1970) et « Heat » (1972) mettant en scène le même acteur que pour le film chroniqué ici : le bellâtre Joe Dallessandro.
Située dans les années folles, l'intrigue met en scène un Dracula qui a bien du mal à se trouver une vierge à ses mettre sous la dent vu le relâchement des mœurs inhérent à cette époque ! Il décide donc de se rendre en Italie, pays réputé pour sa religiosité et sa piété, afin d'y trouver des filles vierges...L'entreprise va s'avérer bien plus compliquée que prévu.
On assiste durant ce film à la lente et progressive mise à mort du mythe du vampire séduisant, aristocratique, classieux, etc. Dracula est ici confronté à un monde qui le rejette de toute part : celui des prolétaires. En effet, son principal rival dans l'histoire est campé par Joe Dallessandro, interprétant un ouvrier au service de la riche famille que le comte rencontre en Italie. Dallessandro ne cessera de tenir tête au suceur de sang en déviergeant les filles de cette famille. Un film de vampires marxiste, qui dit mieux ? Le rouge du sang versé prend ici un couleur politique très claire !

(Cet article est paru dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" n°15 de novembre 2011,
voir www.lepoiscaille.be)
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le 20 nov. 2011

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