Clone War
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le 25 mai 2022
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Un thriller dystopique qui prend le contre-pied de nos attentes en se moquant copieusement du genre ? Avec Karen Gillan (Doctor Who) et Aaron Paul (Breaking Bad) ? Évidemment qu'on était à l'avant-première. Et on n'a pas été déçu, ayant même bien rigolé aux ressorts comiques cyniques. D'autant plus si vous n'aimez pas les films dystopiques pour ados (on déteste), vous allez pouvoir vous défouler devant ce monde où l'éthique et la morale n'étouffent personne, où la justice préfère céder sa place à des jeux brutaux les plus bas de plafond possible, où toute votre famille n'attend que de vous mettre à la poubelle. La vidéo d'explication sur le processus de remplacement vous donne le ton, quand vous commenciez à vous demander si ce film était bien sérieux : réponse, un grand non.
Voyez un peu ce plan sur le suicidé pendu et la famille trop heureuse de se cajoler dans les bras du Double (avec des jeux d'acteurs ultra caricaturaux, si vous ne pigiez pas la satire), voyez un peu cet époux et cette mère qui jettent sans regret la pauvre malade en rémission, voyez un peu ce prof d'art martial qui a des méthodes un peu particulières - carrément ridicules - pour enseigner à "se tuer soi-même"... Avec certainement le twist comique qui nous a le plus surpris qui est cette suggestion de paiement "en autre nature" pour régler les cours, quand on s'attend à ce que le film sombre dans la critique sociétale facile de la jeune femme qui doit se laisser abuser pour sa survie (au sens littéral), abordant une énième critique "post MeToo"... On tombe sur la vraie "nature" du règlement : des cours de danse.
On se l'est pris en pleine face. Karen Gillan est brillante dans ce double-rôle qui lui va à merveille (on sait toujours à qui on a affaire, sans avoir besoin de la béquille narrative des yeux différents, le jeu d'actrice suffit amplement), et Aaron Paul s'éclate, il n'y a pas photo. Nous, au milieu, on trouve parfois le propos bébête, mais on s'amuse aussi beaucoup dans ce qui est une satire réussie des films plombants (et pédants) habituels, aux règles alambiquées de tournois mortels ici tournées en ridicule sans aucune limite. La fin est une conclusion pessimiste qu'on a beaucoup aimé, terminant de rejeter la potentielle happy-end mielleuse qu'on craignait jusque-là. Dual ne vole peut-être pas haut, mais il sait choisir ses armes : suspens, cynisme et acteurs en grande forme. Préparez bien votre riposte.
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Créée
le 19 sept. 2022
Critique lue 17 fois
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