Duel to the Death, c’est un divertissement décomplexé aux consonances manga-esques. Une œuvre qui sait être inventive et innovante dans les combats qu’elle nous propose. Elle nous offre en pâture des idées en veux-tu en voilà, servit par de très bonnes performances d’acteurs. Visuellement, c’est réussi tant c’est riche esthétiquement. Les décors et les costumes nous plongent dans ce film d’époque où il est question d’honneur et de loyauté. Des valeurs nous entrainant dans une tragédie instrumentalisée par les trahisons et manigances de pouvoir. La mise en scène réfléchie de Tony Ching Siu-Tung amorce une ambiance mélancolique tout en dynamitant son récit de scènes délirantes. Le rythme soutenu qui nous narre ces funestes destins vaut aussi grâce à un montage intelligent et à une musique intéressante (seul bémol, sans doute mal exploitée à deux reprises). Duel to the Death est un film généreux dans ce qu’il a à nous offrir. L’intrusion des ninjas en est un bon exemple. On y voit d’ailleurs tout le panel qui en fait des êtres d’exception (disparition, cerfs-volants, pièges et j’en passe). On se défait alors de tout carcan cinématographique réaliste et l’on profite de cette générosité fantastique. Une récréation qui nous livre cette fameuse séquence dans la forêt où les corps explosent, où Bo Ching Wan affronte une pluie de shurikens (bien pensé, bien réalisé) ou bien encore cette décapitation qui révèle l’exception ninja.
Wu xia pian d’exception, Duel to the Death initiait une révolution dans la mise en scène des chorégraphies martiales. Un must-see qui n’a pas fini d’enthousiasmer notamment avec son combat final enflammé et ensanglanté au milieu d’une mer déchainée.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/08/19/duel-to-the-death-1983-tony-ching-siu-tung-avis-review/)