A la sortie de la salle de cinéma, une chose m'a frappé : l'impression d'avoir vu ce film mille fois. Cela pourtant en étant un total étranger au monde de Dune.
Denis Villeneuve, un des grands réalisateurs du cinéma actuel, auteur du fabuleux Premier Contact et du tour de force de Blade Runner 2049, faisait alors ce nouveau pari de l'adaptation impossible, paraît-il, du roman de Frank Herbert.
Dune, Partie Un, comme il est malicieusement oublié en sous-titre, ne peut-être considéré comme un film qui se suffit, et devrait se suffire, à lui seul.
Dune, Partie Un, est une très longue exposition à un monde, à un lore. Peut-être est-ce là le plus grand reproche que l'on peut faire à l'auteur : d'avoir basculé dans cette nouvelle ère du cinéma où un film peut ne plus être un film mais un épisode. Ère qui a vu le jour sous le joug du Marvel Cinematic Universe, dont, par ailleurs, la dernière trilogie Star Wars s'est pleinement inscrite. Le match s'arrête alors au bout de la première mi-temps, de 2h30 quand même. Car soyons franc, ce film n'existe que pour sa suite. Quelle frustration pour le spectateur.
Je le disais plus haut, il est étonnant que cette adaptation d'une œuvre originelle dont la réputation n'est plus à faire, par qui plus est un des cinéastes les plus doués de sa génération, accouche d'un film aussi banal, creux et générique. Notamment par la mythologie de l'univers et son incroyable manichéisme, et par ses enjeux résumés à l'initiation de L’Élu digne d'un Marvel, là-encore, lambda. Je pourrais insister également sur la superficialité des personnages et les néologismes martelés.
Aussi, bien que l'on reconnaisse la patte du cinéaste, l'absence de moments forts, de scènes clés, n'en serait-ce qu'une, stupéfait. Ceci renforce encore l'idée d'une exposition qui trouvera son pay off uniquement dans sa suite.
Il est encore plus regrettable que la suite tant attendue, n'est pas pour demain puisque son tournage débuterait l'année prochaine. "Débuterait", car les studios attendent les résultats en salle de ce premier volet avant de lancer la suite...
Patience, patience.