Cette Dune, c'est du solide.

Les temps sont assez curieux.
Du fait de la pandémie qui nous touche depuis un an et demi, c'est le gros bordel dans les sorties, on va voir des films datant de 2020, 2019, voire même 2018 !!...
Je me demande souvent pendant la séance si le film a été tourné pendant la crise sanitaire ou avant.
Des films prévus depuis des lustres sortent enfin sur nos écrans (quand les studios ne succombent pas aux sirènes du streaming).
Sortira? Sortira pas ? L'attente est fébrile, et les doutes sont nombreux.
Les pirates, eux, ils s'en foutent, ils téléchargeront quoi qu'il arrive...
Pour en revenir au dernier né de Denis Villeneuve, j'ai l'impression qu'on en parle depuis même avant la version de David Lynch (j'exagère bien sûr).
Les temps sont curieux car ce blockbuster tant attendu débarque enfin sur nos écrans, en ce joli mois de septembre 2021. Or, dans la vie d'avant, aucun blockbuster de cette envergure ne sortait en septembre (et ne me parlez pas de Godzilla 1998...), car c'était la période de l'année la plus creuse (avec juin) .
En ces temps curieux et surtout incertains, l'occasion de voir Dune version Villeneuve sur grand écran ne se manque pas !!!
Car c'est un spectacle éblouissant.
C'est une œuvre d'une ambition folle qui tient toutes ses promesses.
C'est extrêmement impressionnant, sans que ce soit un destruction porn pour autant.
Denis Villeneuve propose de la science-fiction esthétique profonde et grandiose.
Le son, l'image, la réalisation, l' action, l'histoire : tout est renversant.
Pour le côté adaptation, je ne peux pas juger, car je n'ai toujours pas lu l'œuvre originale de Frank Herbert (il faudra que je m'y mette un jour...).
Toutefois, même sans avoir lu le livre, on sent bien que certains moments sont un peu trop légers, pas assez exploités, certains personnages pas assez développés.
En fait, il aurait peut-être fallu que le film dure 5h47...
Ce n'est finalement pas bien grave, car le rythme est très soutenu.
Le film passe comme un souffle. À peine le film commencé qu'il est déjà terminé.
Lorsque Zendaya nous annonce à la toute fin du film que ce n'est que le début, on veut la prendre au mot: "quoi ?!? C'est déjà fini ? Mais ça ne fait que commencer !!". Les 2h30 environ de projection sont passées comme un rien.
On reste plaqué au siège du début à la fin, et une fois le générique de fin apparu, on en redemande !!
C'est fou et intense, et pourtant, malgré le fait que Villeneuve exploite brillamment cet incroyable univers si riche et prometteur, on a l'impression d'assister à une simple mise en bouche. Car il reste beaucoup de choses à montrer et utiliser (l'empereur, la Voix, les reverandes mères, etc...).
L'attente pour la suite va être cruelle, pour autant que le public daigne bien se déplacer et ne pas le pirater... Car celle-ci n'est pas encore tournée, et sa réalisation dépendra des revenus engendrés.
La Warner a confié les clés à Denis Villeneuve et elle a bien fait. Car c'est bien beau de prendre des réalisateurs de talent, mais si c'est pour les museler, ça ne sert à rien. Or, pour Dune, Villeneuve peut s'exprimer pleinement. Son point faible est les scènes de combats au corps à corps, pas très belles et pas très bien choregraphiées. Par contre, pour filmer le gigantesque et l'action d'envergure, il excelle.
Cette fabuleuse aventure est accompagnée d'une excellente musique. Ce qui rend le tout encore plus appréciable.
Autre point important, et ici réussi : le casting.
Thimotée Chalamet est très bon.
Rebecca Ferguson est lumineuse.
Zendaya est... absente (c'est une mise en bouche, souvenez-vous).
Javier Bardem est un choix judicieux, car avec son accent espagnol il renforce le côté "exotique", mystérieux et inconnu des Fremen.
Dave Bautista est très bien choisi, même si on le voit peu à mon goût (et ça, même si ce n'est qu'une mise en bouche !).
Josh Brolin et Jason Momoa ont quant à eux le charisme requis pour leurs rôles respectifs.
Cette première partie m'a fait l'effet d'une grande introduction, de quoi attiser la curiosité, et susciter une immense attente pour la suite.
J'ai hâte de le revoir (encore et encore).
J'ai hâte aussi de voir la deuxième partie...