Denis Villeneuve est un esthète visionnaire qui n’a pas peur d’offrir au spectateur de véritables fresques de contemplation aux émotions purement esthétiques et sensorielles. C’est tout de même miraculeux que dans ce système hollywoodien actuel un auteur puisse s’exprimer de la sorte, artistiquement et à un tel niveau de production. Ici, Denis Villeneuve ne met pas seulement en scène une mythologie messianique. Il fait surtout de l’art. Il peint. Ses plans, ses cadres, ses images sont des tableaux. Des tableaux d’une beauté évidente, qui fracassent la rétine, preuves d’un cinéma évocateur, plein d’ambitions, d’une ampleur hypnotique. Au sommet de son art, le cinéaste dévoile ainsi une expérience cinématographique, dans tous les sens du terme, qui se veut aussi visuelle que sonore. Un film qui possède un sens du grand spectacle, mais présenté de façon subtile et intimiste. Une œuvre qui réinvente le cinéma de science-fiction contemporain, de part son coté très épuré et sophistiqué dans sa simplicité. Avec ce long-métrage, l’auteur de Blade Runner 2049 fait une promesse. Celle d’une aventure grandiose à venir, qui j’espère verra le jour si le box-office suit la même route dorée que celle de son metteur en scène…