1ère Vision - 1ère Critique:
La première chose qui frappe dans la version de Villeneuve c'est la fidélité à l'œuvre de Franck Herbert, hormis Liet Keynes qui est une femme mais c'est finalement un détail sans importance.
Le reste est le reflet du roman épique de Franck Herbert dans ses détails les plus précis, le problème c'est que le film n'a aucune ampleur ni fantaisie ni flamboyance ou fulgurance comparé au film fou et controversé de David Lynch.
Ici, on a droit à une relecture appliqué mais didactique et morne. Les rares scènes de combats qui auraient pu se révèler épiques se passent de nuit, ou le noir voile l'action comme un voile agaçant comme si Villeneuve était mal à l'aise avec ce type d'exercice. Alors oui, comparé au film de 1984, cette version est bien plus fidèle, mais il n'y a pas la folie, le lyrisme ou la démesure du film de Lynch, c'est bien ce qui lui manque.
On a plaisir à retrouver l'ambiance de l'Univers d'Herbert avec des personnages bien campés, et Ornithoptère tels qu'on l'avait imaginé, Timothy Chalamet est le Paul Atréides le reflet du personnage du roman, Rebeca Fergussan campe une Dame Jessica tout en sagesse et mesure en bonne Bene Gesserit, Oscar Isaac en Duc Leto est charismatique, Jason Momoa est un Duncan Idaho plus vrai que nature et plus présent dans l'intrigue ainsi que Zendaya, une Chani tout en force et douceur....
Mais le reste du casting est un peu laissé de côté, Stellan Skarssgard est un Baron pas vraiment terrifiant comparé à Kenneth Mc Millan, Raban n'est pas aussi effrayant que Paul Smith et où est le terrible Feyd Rautha ?
Bref, j'ai toujours été un fan du film de Lynch malgré son échec et ses défauts qui avait transcendé l'œuvre d'Herbert que lui-même avait avoué avoir aimé.
Ici, les fans du Romans de Franck Herbert semblent se réjouir de cette adaptation fidèle mais tellement académique et sans prise de risque qu'elle en serait presque ennuyeuse. La scène de la première rencontre du ver avec Leto et Paul qui sauvent les extracteur de l'Epice est peu palpitante par rapport à la version de 1984 et que dire de la trahison de Keynes envers le Duc et de la rencontre avec les Fremens, ....
Franchement déçu par ce manque de prestance, de prise de risque, de folie et de spectaculaire, je m'attendais à une œuvre époustouflante, et j'ai trouvais une ouvre poussiéreuse, pleine de rouages ensablés dans la grandeur du projet, une image sale digne des films de genres des 70's et encore, heureusement que je connais bien les romans de Franck Herbert parce que les néophytes de l'Univers d'Herbert doivent être perdu dans cet œuvre contemplative qui fait l'impasse sur les définitions de chaque ordre et des enjeux de l'Univers de Dune.
Je tenterais sans trop y croire de voir la deuxième partie qui même dans le roman est la plus spectaculaire, ...
Est-ce que Villeneuve a fait exprès de faire monter la tension et l'attention en vue de nous en mettre plein la vue ???
J'ai des doutes, ...Le matériel d'origine est bon mais le résultat manque cruellement d'Epices...
2ème vision - 2ème Critique:
C'est sans doute parce que bizarrement j'ai adoré la seconde partie que j'ai décidé de revoir ce premier opus que j'avais sans doute sous-estimé tant j'avais adoré la version de david Lynch et que je ne retrouvé pas le côté spectaculaire ni le souffle épique que Lynch avait su insuffler à sa vision du Dune de Franck Herbert.
Cette second visionnage, affranchi de la barrière que je m'était imposé à cause de la version de Lynch m'a ouvert les yeux en quelques sortes. les défauts et le manque de rythme que j'avais trouvé insupportable m'ont paru donner une intensité dramatique au film qui m'avait échappé la première, tant j'étais occupé à chercher les différences et à noter les imperfections et les points négatifs de ce film en comparaison de son illustre prédécesseur.
Mais force est de reconnaitre que cet opus développe de façon plus subtile les personnages qui ont plus d'épaisseur et qui grandissent et s'enrichissent au fil de la montée dramatique de l'histoire, les intrigues sont plus denses. L'action se met lentement mais surement en place.
Un premier film aussi réussi que le second, les deux ne faisant finalement qu'un et si je reprochait à ce film son manque de folie et de spectacle par rapport à la version de 1984, l'intensité sourde, sous-jacente qui monte petit à petit pour se développer et exploser dans le second opus prend tout son sens.
Difficile d'accepter les ressources de ce film au premier visionnage surtout quand on est fan du film originel mais un second visionnage permet d'en saisir et d'en apprécier toute la substance, la richesse narrative et l'excellence des personnages incarnés comme l'original par des acteurs impliqués et choisi en harmonie avec leur rôle.
Décidemment, un film mérite parfois qu'on s'y penche à plusieurs reprises pour en apprécier toutes les qualités.
Le Dune de Villeneuve est très différent de celui de Lynch mais plus proche du roman dont il tire la substantifique moelle et qui s'apprécie comme un vieux whisky vieilli en fût de chêne avec le temps et qui prend toute sa texture et sa saveur