Dans le paysage actuel du blockbuster, il est primordial que des des films comme Tenet ou Dune puissent exister. Et cela, qu'on les aime ou pas.
Contrairement à ce que j'ai pu lire et entendre, je ne vais pas renier mon intérêt et les qualités que je reconnais à une bonne part des blockbusters quotidiens, essentiellement produits par Marvel/DC, Star Wars ou Jurassic Park.
Néanmoins, il est nécessaire de nourrir la culture et la curiosité du public avec des œuvres différentes, dont l'objet est plutôt de passer des massages au travers de la science finction. ceci, même si, contrairement à ce que j'ai cru lire ou entendre (bis répétita), on a pas été non plus totalement privé de ce genre de films de "science fiction d 'auteur" récemment (Ad Astra, Annihilation, Premier contact, Tenet, Vivarium et j'en oublie quelques uns).
S’agissant du film Dune en lui-même, celui-ci offre un beau voyage, dans un univers se situant au confluent de la science fiction et de Game of Thrones. Mieux même, on mesure à quel point Dune a été le point de départ de beaucoup d’histoires plus modernes.
Le film est intéressant, complexe, mais pourtant relativement clair, même si cela a couté un petit aspect « power point » au métrage. Il y a une grande série de thématique profonde qui sont exploitées: le pouvoir, la religion, la colonisation, l’écologie, l’économie, qui raisonnent plus que jamais en 2021.
Sur la forme, le visuel incroyable, pas seulement pour largeur des plans ou la colorimétrie, mais aussi parce qu’il use de décors naturels, donnant un aspect "palpable" au film. Cerise sur le gateau, ceci i a permis, sans doute, de garder du budget pour bétonner la qualité des ajouts en CGI.
La musique de Zimmer sert avant tout d’appuyer les scènes. Aucune mélodie ne va s’écouter dans sa voiture comme inception ou Dark Knight, mais la B.O est intégralement au service du film.
Dune est un beau spectacle, mais avant tout un film d’exposition d’un nouvel univers. C’est un point de départ qui se doit d’être explicatif, qui se valorisera (ou pas) suivant l’existence et les qualités des suites.
Le casting m’a semblé impliqué et jouer particulièrement juste. A l'instar de la musique, les acteurs ont été au service de l'histoire et non au service d'eux-mêmes.
Après, le film est lent et on retrouve parfois le défaut de Villeneuve d’un peu trop s’appesantir sur ses visuels, et de parfois trop privilégier la narration au détriment du rythme. Cela d’autant que le film marque un trop grand nombre de « stops » en raisons de multiples scènes de rêves.
Cela étant, si j’ai connu quelques « micro coupures » d’attention durant le métrage, on est loin de blade runner 2049, ou mes yeux se sont réouvert en même temps que la lumière de la salle…
Le film est quant même mieux rythmé et comporte des moments d’actions plus poignants que ce blade runner (qui, certes, avait aussi sa part d'humanité).
Pourtant, pour une raison qui m’échappe, je préfère le « premier contact » dans la filmographie de Villeneuve. Peut être que comme certains, je me suis senti un peu « à l’extérieur » de l’œuvre et pas totalement impliqué. Il peut aussi exister une autre raison à ce sentiment de détachement: le film manque un peu de "folies" (que possédait la version de Lynch) et d'empathie.
EN résumé, Dune est un film magnifique qui adapte de la manière la plus simple et ludique possible le chef d’oeuvre littéraire, mais qui doit surprendre la part du public qui s’attendaient à un film d’action (soyons honnête, le film a été un peu vendu comme ça aussi).
Il s’agit plutôt d’une fresque contemplative, qui pose des questions terre à terre et d’actualité, au travers de la science fiction. Une métaphore du monde actuel en sommes.
On pourra opposer que le rythme pourra sembler lent, le film assez froid et désincarné, ce qui n’est pas faux non plus. Mais comme souvent, un film a les qualités de se défauts et les défauts de ses qualités.
Mais pour la richesse du cinéma, c’est bien que Dune existe et qu'une nouvelle saga, à l'esprit devenu aujourd'hui presque atypique, voit le jour.
Ceci parce qu’une saga comme Dune offre autre chose de salutaire pour la diversité des blockbusters