(Avant toute chose, si vous ne l'avez pas encore vu, regardez-le, maintenant.)
Grand admirateur du travail de D. Villeneuve, de D. Lynch et amateur de science-fiction, j'en attendais beaucoup.
J'ai passé le début du film à chercher des défauts, des imperfections. Mais j'ai tout simplement été happé par l'ambiance en quelques minutes. J'avais peur d'être déçu, j'ai été subjugué.
Le film est somptueux, sophistiqué. Le travail sur les couleurs et les teintes est impressionnant. Les plans sont toujours plus immenses, c'en est presque effrayant. Les tons froids utilisés rendent le tout encore plus distant. Plus le film avance, plus on se sent minuscules, impuissants, oppressés face à cette immensité. On est cloué à notre siège jusqu'à la fin de la séance.
Paradoxe, cette immensité omniprésente laisse place, à de nombreuses reprises, à une réelle intimité.
La musique d'Hans Zimmer renforce et sublime le tout. Pour moi, le mysticisme qui ressort de Dune vient en partie du travail sur la musique, mais pas seulement. Sous-jacent, ce côté étrange, mystique, est partout. Dans chaque scène, dans les dialogues énigmatiques, dans les croyances mises en avant, dans les regards des Fremen. Même l'Epice, élément central de l'histoire, n'est qu'évoquée, survolée. Finalement, la seule chose que l'on comprend réellement, c'est son importance géopolitique.
Aussi, j'avais peur que le côté adolescent donné à Paul Atréides (en le faisant incarner par Thimotée Chalamet) soit trop mis en avant. Comme dans certains films récents dans lesquels l'élu, qui doit remplir sa destinée, se rebelle constamment et se met des bâtons dans les roues. Ici, Paul a certes peur de son destin, mais il l'embrasse et il se laisse guider par sa foi et l'étrangeté de ses visions.
Le film ne se précipite pas et joue sur le temps long, sur la tension constante dès l'annonce du voyage sur Arrakis. On sent le poids de chaque décision, car cet univers est loin d'être manichéen et il faut composer avec toutes les forces en présence. On sait qu'une guerre est possible, probable, mais imprévisible. Finalement, elle prend les Atréides (et les spectateurs) par surprise. Rapide, efficace, sans retenue. L'objectif est simple, annihiler tout Atréide de la surface d'Arrakis. La guerre est aussi horrible que visuellement incroyable.
La partie dans le désert peut paraître calme après ces événements, mais elle n'en est pas moins stressante. Car dans cet environnement aussi (et même peut-être plus que dans les autres d'ailleurs), chaque mouvement compte. Le face-à-face avec le ver géant est à la fois grandiose et déstabilisant. On dirait que Paul et le ver se regardent, se sentent, et qu'au fond, ils savent que leurs chemins se croiseront à nouveau.
Petite mention puisque je ne l'ai pas encore citée dans la critique, j'ai adoré Rebecca Ferguson dans le rôle de dame Jessica. Elle réussit à faire ressentir la complexité et la spiritualité de son personnage en un seul regard.
Bref, vous l'aurez compris, j'ai été fasciné par ce film, par cette ambiance, par ces acteurs, par la musique, et finalement, tout le reste.
C’est un 10/10 pour moi.