Difficile de juger d'une oeuvre cinématographique en n'ayant vu que la 1ère partie d'un tout. Et en étant fan de la série de livres écrites par Herbert.
J'ai lu, adolescent, cette fresque, qui reste une de mes lectures les plus mémorables. Elle m'a permis de découvrir Frank Herbert, un des mes auteurs préférés. Il a exploré dans ces romans tant de thèmes que j'apprécie : l'écologie, la politique, le pouvoir, la religion, l'histoire, la philosophie, la technologie, la communication, l'humanisme...
Le film est visuellement très réussi : plans panoramiques, le désert, costumes fignolés, design des vaisseaux et des architectures des lieux, chorégraphies militaires, explosions, musiques entêtantes, casting sympa et actuel, côté réalisation ce film m'a bien plu. A voir absolument sur grand écran !
Côté scénario, c'est plus compliqué, le réalisateur a choisit d'être au plus proche de Paul qui découvre au fur et à mesure, comme nous, cet univers. C'est ce qu'il fallait faire, bien sûr, mais forcément le film manque (par rapport au livre) un peu de recul et de quelques explications. J'ai dû en donner quelques unes à mes adolescents concernant le côté peu technologique de ce monde (jihad bultérien), le rôle des mentats (ces 2 conseillers aux yeux qui se révulsent), l'importance des équilibres écologiques... et développer un peu plus certains personnages secondaires : Gurney et la poésie, Yueh et son conditionnement, le baron retrouvé au plafond ... Le rythme du film est lent, on est clairement dans la contemplation, pas dans l'action. (en même temps le héros subit plus qu'il n'agit). Pas sûr que ce soit le rythme habituel de la génération actuelle. Le film est coupé à un moment surprenant, sans cliffhanger, un peu plus tôt n'aurait-il pas été plus approprié ? A la fin du film, je me suis dit : tout ça pour ça ? (et si c'était voulu, petite souris du désert ?)
Toutes ces remarques s'effaceront peut-être avec le 2nd volet. Si cette très belle et très lente mise en place se justifie par une suite percutante et intelligente, tous les espoirs sont permis.