Spoilers à chaque ligne.
Villeneuve se sera planté jusqu'au bout, sans panache mais avec honnêteté.
Il y avait largement la place pour une série shakespearienne, Paul Atreides formidable Hamlet résilient, un grand-père écrasant de monstruosité froide, des personnages féminins intelligents et déterminés, mais le cinéaste se sera pris les pieds dans le tapis du format cinéma. A force de couper à outrance un film pour atteindre la durée acceptable de 2H40 et quelques, il aura vidé de sa substance une bonne partie des pistes amorcées.
Enlevez les personnages de Gurney ( Brolin), de Rabban ( Bautista) , remplacez- les par des figurants, vous ne verrez pas la différence.
L'empereur, sa fille, Feyd Rautha, Fenring restent au stade de belles promesses sacrifiées sur l'autel du Dieu Horloge. Villeneuve n'a le choix qu'entre les expédier, ou forcer leurs traits pour les faire exister.
Il se sera éparpillé à vouloir achever une guerre trop grande pour lui, trop grande pour les fremens, trop grande pour Paul.
Le cœur intéressant du film réside en cette volonté d'attiser le fanatisme de la mère et l'humilité du fils, un réel affrontement entre eux, voilà qui aurait été intéressant. Voilà qui est diablement moderne et renouvèle le genre épique hollywoodien.
Le film débute Lawrence d'Arabie, il finit en médiocre cliffhanger importé du genre sériel. Le film n'est qu'un épisode intermédiaire, après la première partie dédiée à l'exposition. Ceci justifie cela mais nous laisse tristement sur notre faim...