J'attendais ce second volet "Dunique" depuis la parution du premier chapitre, il y a un peu plus de deux ans maintenant. Ce dernier m'avais marqué par sa relative épure graphique, son rythme calme (exceptionnel pour un film à grand spectacle de ce calibre ! ), son esthétisme général, sa musique, et son univers. En fait, sur chaque point 𝐷𝑢𝑛𝑒 se révélait plaisant. C'était un bon film.
Ce second volet ne déçoit pas. C'est un authentique BANGER.
Les mêmes points qui rendaient ce premier volet si plaisant se retrouvent avec bonheur, quoique sans surprise, dans ce nouveau film.
Colorimétrie originale et excellente, maîtrisée surtout, ce qui est de plus en plus rare de nos jours. Ce sont uniquement des images soignés que l'équipe nous livre. Photographie et travail de lumières sont parfaits.
Costumes originaux, heureusement éloignés des motifs geek, kitsch et tape-à-l’œil que les productions estampillés « science-fiction » ont l'habitude de proposer.
Un masque entre tous m'a marqué : celui qui porte la femme faisant boire le poison bleue ; réminiscence d'art des pays sombres, pour une touche de mysticisme sauvage, appréciable et très à propos dans ce contexte.
Tous les acteurs livrent de bonnes prestations. Même l'insupportable Léa Seydoux, aidée, il faut bien le dire, par un rôle et une direction d'acteur prônant le calme et le minimalisme. Le large masque de pierreries qu'elle arbore peine à atténuer l'expression vide qu'offre son faciès fondamentalement non charismatique, typiquement contre-cinématographique ; ce luxueux cache-misère ne peut rien contre la nature.
Scénaristiquement, l'intrigue mêle -suivant sans aucun doute les romans ; que je ne lirai pas – amour, politique, écologie et prophétie religieuse avec maestria. On ne peut qu'être happé par les aventures de ces tribus berbères et ces femmes en noire tireuses de ficelles trans-générationnelles. Une pointe de tragédie classique se mêle à un récit de révolution romantique, dominé par une guerre sainte en préparation. Toutes ces choses se mêlent correctement, sans indigestion, ce qui relevait de la gageure, et le résultat n'en est que plus louable.
Je salue encore une fois le rythme de l’œuvre. Quel plaisir, quelle agréable surprise, que de ne plus subir le montage épileptique de coutume, depuis deux décennies maintenant, à Hollywood. On ne peut que féliciter les producteurs d'avoir laissé s'opérer ce parti-pris.
Avec cette suite, la grande industrie confirme renoue avec le grand récit « à l'ancienne » pour le meilleur ; face à ce renouveau, honnêteté est de reconnaître, et d'apprécier, les efforts faits et concédés au bon spectacle.
(La typographie de l’œuvre est merveilleuse.)