Au plus Nolan essaye de faire du """grand cinéma""", au moins j'adhère à ses productions. Qu'il est loin le temps où il proposait du fond en plus de la forme, où il donnait au spectateur du plaisir sans mettre en avant sa technique froide et implacable....
Déjà avec le ronflant "Interstellar" j'avais senti l'escroquerie sous jacente de sa démarche. Rebelote avec ce film de guerre, ah non pardon, de survie, qu'est "Dunkerque", autant encensé que son précédent par des critiques dithyrambiques d'une certaine frange de journaleux, cette frange qui aime disséquer les plans séquences, la lumière, le cadrage, la forme technique quoi.
Et dans ce domaine rien à redire, Nolan est très fort, faut pas etre de mauvaise foi. L'image est belle, y a de beaux plans, tout est maîtrisé.
Mais putain ce qu'on s'emmerde ! Apparement je suis un des seuls à ne plus cautionner son cinéma, qui pour moi devient prétentieux dans son pur exercice de style. Ah heureusement qu'il est précisé que c'est un film de survie immersif plutot que de guerre. Pas une goutte de sang, pas d'ennemis réellement montrés, pas de tripes dans l'action ni de volonté farouche au fond des yeux. Rien que du plat d'une platitude platissime.
C'est minimaliste au possible dans tous les secteurs. Dans le jeu d'un casting pourtant piqué de quelques grands noms mais dont je n'ai ressenti aucune empathie, pour aucun des acteurs, Branagh et Hardy y sont transparents, Murphy surjoue sans génie, seul Rylance montre un peu de chaleur humaine. Quant aux autres ils sont totalement anonymes.
Dans cette musique, dans ce rythme lentissime (un comble pour ce genre de pellicule !), dans les emotions... tout est minimaliste et d'une froideur implacable.
Pourtant tout le début de sa carrière etait aussi maîtrisé, y a qu'à voir son "Prestige" quasi parfait en exemple. Mais c'est à croire qu'il ne sait/veut plus insuffler d'humanité, de chaleur, de plaisir dans ses oeuvres pour cinéphiles exigeants (mouahahahah)...
Pour moi il est atteint du syndrome Kubrick, symbole d'un cinema elitiste auto centré sans passion communiquée au spectateur, de la fumisterie encensée en bref, et ça c'est juste pas possible tant c'est éloigné de ma conception du cinéma.
Alors si vous voulez ressentir ce qu'a été cette opération Dynamo autrement qu'en regardant quelques avions se tirer quelques mitrailles et quelques bateaux ramener leurs voiles, allez plutôt lire du Connie Willis et ressentir dans vos entrailles la merde qu'a été cette operation pour les intéressés, et l'héroïsme qui en a découlé.
Film immersif mon cul ouais...