Nolan s’attaque à la grande fresque historique et au film de guerre pour un résultat à voir absolument sur grand écran. Dunkerque c’est avant tout du grand spectacle, à grands renforts de plans larges et d’effet sonores.
La patte de Nolan, avec la déstructuration des ligne atemporelles pour croiser les scénarios apporte du rythme, mais également de la confusion dans ce chaos - difficile de dire alors si ce choix était vraiment pertinent. Surtout avec des ellipses au milieu, qui font perdre le fil. Après si c’était le but, de nous rapprocher au final intiment du ressenti des soldats, pour qui cette fuite abolit les repères, c’est réussi.
Le son est extrêmement bien travaillé et nous fait vraiment ressentir les états émotionnels des différentes personnages. Nous aussi on en vient à redouter le son signalant l’arrivée d’un avion ennemi. En revanche côté visuel, les plages sont bien vides, et en regardant cliniquement le film, comme Nolan souhaite nous le montrer, on ne sent pas aussi bien l’urgence et le désespoir de cet événement. Ce n’est plus un film de guerre avec une armée en débandade mais à peine quelques centaines de soldats perdus sur une plage.
Mais le point décevant de de ce film est que Nolan livre un film très déshumanisé. Impossible de s’attacher à ces soldats parfois sans nom qu’on confond, sans signe distinctifs ou bribes d’histoires auxquelles se raccrocher. Pour un réalisateur connu pour sa narration, ses dialogues et son humanisation de l’ensemble des personnages, Nolan déçoit ici, et livre un projet avec beaucoup moins d’âme que ses précédentes œuvres.