Une claque visuelle, une leçon d'Histoire au niveau humain, une douche froide et un coup de poing au cœur, voilà le cocktail détonnant que réserve Dunkerque. Une ouverture crue et dure, qui donne le ton pour l'ensemble du film, et qui surprendra de nombreux spectateurs par sa forme : ici, on ne suit pas un homme, figure du héros tout-puissant et patriotique, mais on observe la débâcle de plusieurs centaines de soldats boueux et seulement enclins à la survie, dont quelques soldats reviennent plus souvent que d'autres pour que les spectateurs s'identifient tout de même à ces "gueules". Et quelles " gueules "... Ici, pas de star hollywoodienne engagée pour un physique charmeur, mais des acteurs de talent dont le visage peu connu pourrait être celui de n'importe qui. Ou comment pousser le réalisme à son apogée, avec ces jeunes soldats arrachés à leur adolescence et en quête de foyer familial. On remarque tout de même Mark Rylance, le vieillard qui se refuse à la sénilité et qui nous fend le cœur avec l'histoire de son fils (sans en dévoiler plus), et les fans des One Direction auront reconnu un de ses membres qui surprend positivement sur grand écran. Les péripéties absolument horribles et inhumaines de ces jeunes soldats sont filmées avec brio (les angles de vue des avions de chasse tournoyants, l'eau qui infiltre le bateau de biais, la course tremblotante de la caméra qui suit les soldats en imitant leurs pas...), et la musique est prenante au possible (ce " tic-tac " infernal du temps qu'il leur reste à vivre est cruel mais réaliste, et on croit même l'entendre alors qu'il s'est arrêté...). Un final qui est touchant à souhaits, et qui arrache des larmes de réconfort aux cœurs tendres... On ressort le souffle coupé et le cœur au bord des lèvres de ce rembarquement catastrophique de Dunkerque, qui reste en mémoire comme un hommage cru et dur à ces soldats courageux. Une prise de conscience glaçante.