Allez zou, la comédie ! Y’a Jean Carmet qui tient un troquet, y’a Ginette Garcin derrière le comptoir. Ils bichonnent leur caravane, on part en vacances, au Camping du Soleil ! Et puis on retrouve Pierre Tornade le bon rigolo, en short au camping. Ca sent la pétanque et le pastis, c’est le bon film de vacances, y'a du soleil et des colliers de fleurs. Oh, et Jean-Pierre Marielle qui anime un jeu télé ! Et puis il y a un rital, ma qué, son accent il est très rigolo. Ah ça c’est un film d’Yves Boisset, une bonne comédie comme on les aime ...
... et bim ! Il y a du viol et on casse de l’Arabe. On décharge un cadavre dans un chantier, on ratonne les bicots. On va leur montrer, à ces fellouzes, de quel bois se chauffent les anciens paras d'Alger, on va leur prouver que les pieds-noirs n'ont rien oublié.
Dupont-Lajoie est un film époustouflant, qui se cisaille en deux d’un seul coup. Au milieu de l’intrigue, on évacue soudain les petits rigolos, et on impose une batterie d'acteurs tonitruants : Victor Lanoux l’ancien d’Algérie, Michel Peyrelon l’huissier bon français, ou Jean Bouise l’inspecteur qui ne lâche rien. Yves Boisset passe du camping-pastis à l’enquête sordide, à l’honnêteté torpillée par la lâcheté.
Le film est un contre-emploi à tous points de vue. Il sauve aussi l’honneur du cinéma français : dans la rafale des comédies des années 1970, parfois, il y a eu des coups de canon.
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