Olive, fille aussi intelligente qu'invisible dans son lycée, se retrouve emportée sous le feu des projecteurs dans un ouragan de rumeurs suite à l'originelle : elle aurait perdu sa virginité.
Easy A est un film que je n'ai vu que pour savourer une heure et demi durant la présence d'Emma Stone. Cette actrice a une capacité enthousiasmante à tordre son (fort joli) minois en une série de grimaces accompagnant un verbiage qui fuse, piquant et pétillant quand c'est sa voix rocailleuse qui nous le sert. Et les postures, les mimiques, les yeux qui roulent, les bajoues qui dansent... Easy A repose complètement sur ses immenses (non littérales) épaules et elle s'en sort haut le poing dressé. Rien à redire de ce côté là.
Mais parce qu'un film, aussi bons que ses acteurs soient, ne peut reposer entièrement sur son casting, Easy A a pensé à nous raconter une histoire qui, si elle ne cherche pas à s'extirper des clichés du genre teen-movie, aborde sous le vernis de la comédie, quelques thèmes lourds . Le slut-shaming, le prud-shaming (dès que je trouve une terminologie francophone appropriée, je reviens et corrige), l'homophobie, la prostitution, l'intégriste - donc abêtissante - pratique religieuse, et pour lier tout ça, la terrorisante nécessité pour l'adolescent de se conformer à ce que la société lycéenne (américaine) attend de lui.
On pardonne du coup aisément à ce film qui avant de bifurquer sur les thèmes susdits démarre sur un rythme plan-plan et s'achève dans un excès de mièvrerie un peu factice. Quelques excellentes répliques (quasiment toutes servies par Emma Stone, forcément) font franchement sourire, il n'y a pas de quoi se priver.