Il est tellement facile d'être une fille facile que le faire croire en devient chose facile...
Teen movie sans grande envergure, et que je n'aurais probablement pas abordé si ce n'était dans le cadre du Watching Challenge 2015 (avis aux connaisseurs) du site, Easy Girl fait partie de ces films qui pourtant arrivent à donner ce souffle de fraîcheur à un genre essoufflé, un principe surexploité et des scénarios qui en découlent plats et sans saveur, sans pour autant se révéler être un chef d'oeuvre. N'étant pas vraiment un fan incontesté de ces films de lycéens bateaux, Easy Girl aura donc le mérite d'avoir ce petit plus le rendant divertissant et digne d'occuper une heure et demie de mon temps libre.
Emma Stone, dans son rôle de fille pleine de maturité, de cynisme et de petite folie, fait une merveille. Si par moments, son jeu parait surfait, elle n'en reste pas moins très agréable et convaincante dans un rôle pourtant très en avant de protagoniste. Les autres acteurs sont pour certains très passables et avec un jeu repoussant, mais d'autres, comme notamment le professeur ou Marianne, sont plutôt intéressants, sans pour autant certes sortir du lot. Pour le reste, la mise en scène se permet quelques extravagances, l'image est plutôt agréable, et la bande-son est plutôt bien choisie. Mais à vrai dire, aucun de ces trois points n'est vraiment marquant, le film restant clairement dans la moyenne générale sans se distinguer. L'humour, lui, est par contre bien présent, et contrairement à certains teen movies, sait faire mouche avec justesse et intelligence. Enfin, le scénario est lui le véritable intérêt de l'histoire, du fait qu'il nous présente un point de vue différent, une satire du lycée américain vraiment intéressant, bien que clichée par moments. Reflet de la stupidité des préjugés et rumeurs, de l'extrémisme de l'intègre chasteté religieuse, et de l'hypocrisie ambiante liée à ce besoin récurrent de se calibrer à une certaine masse lycéenne, le film parle également de sujets plutôt sérieux comme l'homophobie ou le "sectarisme scolaire", tout cela entre deux répliques bien fournies d'Emma Stone. Il est cependant dommage que le scénario tombe trop facilement dans les pièges clichées du teen movie, et nous apporte une fin aussi mièvre après tout ce cynisme bien établi, ce qui vient rendre bien fade le goût de cette oeuvre.
Pour autant, Easy Girl reste une bonne surprise, et également une bonne expérience, du moment que l'on sait à quoi on s'attend. C'est-à-dire peut-être pas un grand film, mais un bon divertissement entre amis plein d'humour, d'originalité, et parsemé d'un bel esprit décontracté. Puis Emma Stone quoi.