Aussi touchant Caroline Poggi et Jonathan Vinel puissent-ils être, il est difficile de se satisfaire de ce nouveau long-métrage bien trop ambitieux voire même trop hasardeux.
Annoncé comme un ready player one à la française, c'est vrai qu'il en a des airs sur le fond, Eat The night est surtout un pot-pourri niais, woke diront certains, de clichés du jeune cinéma Français: Le film de banlieue, la romance queer naturaliste et le film de genre (fantastique).
Et le gros problème c'est que cela ne fonctionne pas vraiment, le traffic de stupéfiants en trame de fond est mal interprété/peu crédible, la romance arrive de nulle part, et le jeu-vidéo façon "metaverse" comme réalité échappatoire est un prétexte mal utilisé et pas vraiment séduisant visuellement.
La prépondérance de personnages masculins (on saluera l'interprétation de Théo Cholbi et Erwan Kepoa Falé) au détriment du seul personnage féminin intéressant dans le film est également regrettable. Abandonnée à des saynètes crétines et répétitives, Lila Gueneau est uniquement filmée les yeux rivés sur un écran, sous forme d'avatar neuneu ou en colère contre les hommes qui l'entourent (son frère, son père, le mec de son frère). On a bien compris le message d'une grande simplicité = partout où la masculinité se dessine, elle est toxique.