Troisième film américain de l'austro-hongrois André de Toth, Dark Waters montre à quel point le cinéaste a assimilé les codes du cinéma classique américain, de la même manière qu'Hitchcock. Et si, contrairement à l'Anglais, le suspense n'est pas sa préoccupation, le réalisateur montre ici un réel amour de Leslie, son personnage principal, en perte de repères psychologiques dans les sables mouvants de la Louisiane (belle métaphore de l'esprit) face à des inconnus insaisissables. La mise en scène aux clairs obscurs subtils donne une profondeur supplémentaire à l'atmosphère pesante du film, mais ne permet pas d'empêcher le film d'accuser le poids des années. Le spectateur suit, mais la transcendance ne se fait pas plus que ça.