Après avoir tué sa maitresse et son patron, un employé de restaurant hongkongais s'enfuit en Afrique du Sud, là aussi en tant que cuistot et payé au lance-pierres. Lors d'un voyage avec son nouveau patron dans la savane, il va vouloir violer une femme inconsciente, qui va lui refiler le virus de l'Ebola. Il va en être très malade, mais va se rétablir, devenir ainsi un porteur sain, et ainsi pouvoir contaminer à l'envi ceux qui l'emmerdent, et ils sont nombreux.
Je ne connaissais la catégorie III que de réputation, équivalent de l'interdiction aux moins de 16 ans dans le cinéma HK du début des années 1990, et autant voir le film le plus reconnu, et sans nul doute un des plus barges. C'est simple ; j'ai rarement vu quelque chose d'aussi immoral, amoral, et en même temps pourvu d'un terrible humour noir, où le mélange est vraiment jubilatoire. Je ne recommanderais pas ça à tout le monde, mais c'est une folie furieuse. Surtout grâce à la performance d'Anthony Wong, habitué du cinéma de Johnnie To, qui joue littéralement un connard de la pire espèce, qui semble vouloir sauter tout ce qui bouge pourvu que ça soit féminin, un rien peut le rendre fou furieux et tuer aussi sec, et comble du bonheur, l'acteur va tenir le personnage jusqu'au bout, sans rédemption aucune pour ses pairs. C'est donc à la fois très cru, sexuel jusqu'au malaise, violent, dégueulasse, avec ce plan qui m'a choqué, qui est celui où le personnage coupe une grenouille en gros plan, et on voit que la bête bouge encore avec la tête en moins. Heureusement que je n'avais pas mangé... Au fait, je vous avait dit qu'il y a aussi du cannibalisme ?
De manière visionnaire, Ebola Syndrome montre la naissance d'une pandémie, ce qui heureusement n'est jamais arrivé, la manière dont elle se transmet, avec des personnes qui portent des combinaisons et des masques. Sauf que Wong veut clairement propager la maladie en crachant sur ceux qui ne lui plaisent pas. D'une certaine manière, le film est la version dégénérée d'Alerte, sorti un an plus tôt en Amérique, et dont le producteur s'est clairement inspiré pour pondre cette débauche à ne pas mettre devant n'importe qui.
Cela n'empêche pas la qualité de la mise en scène de Herman Yau, bien qu'il use parfois de ralentis, où la caméra semble chevillée au corps de Anthony Wong qui, avec ses cheveux longs et sa peau grasse donnant l'air d'être crado, passe clairement pour un dégénéré.
Pour peu qu'aime le cinéma autre, fou, sans limites, Ebola Syndrome est clairement à voir, tant la liberté semble être de mise dans cette histoire folle, et avec un acteur hallucinant.