Ça paraît difficile à croire vu la carrière de Steven Seagal depuis le début des années 2000 mais, au commencement, il alignait les petits polars urbains bien crasseux où on pourrait vaguement le comparer à un Inspecteur Harry en bien plus radical. Et plus monolithique encore.
Car si à l'époque, Seagal fait parler ses poings efficacement, son jeu d'acteur a toujours été nul. C'est comme ça. Par rapport à Nico, son premier et précédent film tourné en 1988, Andrew Davis n'est plus de la partie. Or, Davis a toujours été un bon artisan, un peu comme Walter Hill. C'est Davis qui signe le meilleur Chuck Norris "Sale temps pour un flic". A défaut d'être des cinéastes géniaux, ils ont toujours su assurer dans les scènes d'action.
Là, elles sont réalisées de manière un peu chelou. D'ailleurs, les tensions entre Seagal et le réalisateur Bruce Malmuth étaient telles que le premier traitera le second d'incapable. Ambiance, ambiance quand on connaît le caractère ingérable de Seagal sur un plateau.
La romance est aussi totalement débile. C'est même la première fois de ma vie de cinéphile que je vois ça. Dans toute sa filmographie, c'est vrai que que Seagal a toujours eu les filles à ses pieds. Euh, oui, mais là ça dépasse l'entendement. Ou alors, ce type a un truc caché pour qu'elles se jettent dans ses bras rien qu'en le voyant même dans le coma. Ce n'est pas le charisme qu'il (ne) possède (pas) en tout cas. Mais je trouverai un jour.
Au moins, il reste ce cachet inimitable qu'étaient les années 80 avec tout ce qu'elles auront impliquées comme flics véreux, violence exagérée et punchlines humoristiques après une grosse fusillade. Ce n'était pas le lot uniquement de Stallone et Schwarzenegger. Seagal sait y faire lui aussi tout en gardant cet air imperturbable (même quand il y a un million de morts autour de lui) qu'on lui connaît. Ce qui rend ses répliques encore plus savoureuses. Du pur cinéma de vidéo-club comme on n'en fait plus. On peut au moins lui reconnaitre ça.