Ecrit par Henry Gayden et réalisé par Dave Green (This must be the place, Zombie Roadkill…), Earth to Echo est un film de science-fiction dans lequel un groupe d’enfants s’embarquent dans des aventures incroyables pour rendre la liberté à un petit extraterrestre échoué sur Terre. Le film a été projeté pour la première fois le 14 juin 2014 aux Etats-Unis dans le cadre du Los Angeles Film Festival et le 30 juillet 2014 dans les salles françaises.
Qui en a entendu parler ? Son trailer, passé inaperçu comme sa promotion et sa sortie, n’était pas sans rappeler un autre petit robot, Wall-E, mais cette fois en chair et en os. Ou du moins… en fer et magnétisme. Earth to Echo, c’est l’histoire de trois jeunes garçons – hommes – et d’une mannequin, investis d’une seule mission : aider un petit robot extraterrestre à retrouver son vaisseau et rentrer chez lui. Réalisé par Relativity Media et Dave Green, ce chef d’oeuvre est dans la droite lignée des productions dites « jeunes publics » mais auxquelles les plus grands sont tout autant, sinon plus, réceptifs.
Certains d’entre nous se souviennent des Goonies (1984), ou de Jumanji (1995). D’autres de L’Histoire Sans Fin (1984). Beaucoup n’ont pu retenir les larmes de rouler sur leurs joues devant Bridge to Terabithia (2007). D’autres encore se sont imaginés au coeur de Narnia (2005-2010). Plus récemment, quelques rares Peter Pan survivants ont voyagé avec la duologie Journey : Voyage au Centre de la Terre (2008) et L’Île Mystérieuse (2012). Tous ces films ont en commun un héros, qui n’a rien à envier à un Harry Potter. Chaque narrateur, chaque garçon est brave, courageux et bourré d’une imagination sans borne, d’un espoir sans faille et d’une loyauté sans égale. Chacun de ces films est adapté d’un livre, mais la morale reste la même : les histoires, le rêve, l’aventure. Ce n’est pas parce que nous sommes adultes que nous n’avons plus droit d’imaginer qu’un autre monde existe, qu’il n’y a rien de plus là-haut qu’un tapis de trucs qui brillent !
Earth to Echo est une réalisation originale, non adaptée, non déclinée, non franchisée… Un one shot, un stand-alone. Il reprend pourtant tous les codes de ses prédécesseurs et capture le meilleur de la cinématographie d’aujourd’hui. L’histoire est simple, somme toute assez banale, on l’a déjà entendue des centaines de fois : une bande de gamins hauts comme trois pommes à genoux vont déjouer les méchants adultes, au travers de péripéties rocambolesques, pour rendre la liberté à leur nouvel ami (ET ? Beethoven ? N’importe quel film du genre que je ne peux nommer tant il y en a eu ?). Mais Earth to Echo ne s’arrête pas à son histoire basique. En plus de nous faire profiter d’effets spéciaux époustouflants et réalistes (Star Wars n’a qu’à bien se tenir !), la superbe musique de Joseph Trapanese (Tron: Legacy, Oblivion, Dexter…), alliée au son mélodieux et optimiste des texan This Will Destroy You, est autant de voyages que nous offrent rires comme larmes pendant les 90 minutes de ce film.
Pas de science-fiction, pas de voyage dans l’espace ou à travers le monde – juste le Nevada -, un vaisseau spatial qui tient sur à peine 2 minutes, tout le reste n’est qu’amitié et banalités de tous les jours. Un gamin adopté, un autre un peu à côté de ses pompes, le troisième bien curieux, et au milieu… Une fille prête à tout. La force de sincérité, tout au long du film, n’a eu de cesse de m’émerveiller. Si les sujets sont traités avec une grande légèreté, ils n’échapperont pas à l’oeil adulte qui s’y retrouvera, d’une manière ou d’une autre. Filmé à l’épaule, comme un Chronicles (2012) pour enfants, les ressemblances sont nombreuses, tout comme avec Wall-E. Seul bémol, que tout se soit passé en une seule nuit avec trois gamins, seuls à vélo, traversant le Nevada. Mais après tout, c’est la magie du film, non ?
Sincère, émouvant, grandiose, vrai, simple, magique, étrangement mature et adorable, Earth to Echo rappelle cette bonne vieille morale qui se fait rare : les histoires passent avant tout par l’imagination. Rien n’est impossible, il suffit d’y croire, et de ne jamais oublier en grandissant.
A tous les fans de films « pour enfants », celui-ci est pour vous. A tous les autres, laissez votre âme d’adulte paresseux au placard, faites taire l’ado affamé de batailles épiques et de sang frais. On ne voit les lutins qu’à la frontière entre deux mondes, dans l’encadrement d’une porte ? Vous, vous ne verrez plus jamais votre téléphone de la même manière. J’ai éclaté de rire comme j’ai pleuré (pour de vrai, je suis très sensible). Je me suis retrouvée dans ces gamins, j’ai vu la chose la plus adorable au monde, je me suis souvenue pourquoi j’aimais écrire et raconter des histoires. J’ai longtemps attendu pour voir ce film et en l’espace de 15 min, il faisait déjà partie de mes préférés aux côtés de tous ceux que j’ai nommés ici. Je n’avais plus vu un film aussi excellent depuis des années. Je revis.