"A quoi bon consacrer sa vie à réaliser les rêves des autres..."
Edward Wood Junior, triste vie d'un réalisateur qui rêvait d'être le nouvel Orson Welles. Une vie faites d'échecs, ce n'est pourtant pas faute d'être motivé mais il est mauvais, dans tout ce qu'il entreprend. Edward Wood aura passé sa vie à faire des films de série Z, à se travestir et à être élu "pire cinéaste de toute l'histoire du cinéma" et terminera dans la pornographie. Et l'alcoolisme qui lui coutera la vie à 54 ans.
Triste vie, triste destin pourtant devenu un mythe après sa mort pour les cinéastes.
Et voilà un bel hommage réalisé par Tim Burton.
Martin Landau est magnifique en vieil acteur grincheux toxico, dépressif et suicidaire (Bela Lugosi). Et Bill Murray qui rêve de devenir une femme, lui l'homme viril, ce qui donne une conversation assez drôle au final tant il est difficile de l'imaginer attenter à sa virilité. Depp est bon sans être exceptionnel.
J'ai trouvé la photographie noir et blanc du film vraiment bien réussie, bel esthétique. Et également un très beau plan avec Depp assit dans un fauteuil et Martin Landau derrière un rideau à chercher dans un placard, bel effet d'ombres et lumières.
Tout au long du film on découvre le tournage du dernier film d'Ed Wood à force de problèmes techniques, problèmes d'acteurs, de matériels, le décor qui tombe, problèmes d'argent, de maquette de poulpe qui ne fonctionne plus…rien ne fonctionne comme cela devrait. Le sort s'acharne, Ed Wood est persuadé de faire du bon boulot, de tenir un superbe film porté par Bela Lugosi.
Reste Dolorès, incarnée par Sarah Jessica Parker, la compagne d'Ed Wood et la seule personne lucide de l'équipe.
Musique d'Howard Shore, pas de Danny Elfman pour cette fois. Voilà un film qui change des habitudes de Burton, on sent l'hommage et l'amour qu'il peut porter à un réalisateur raté mais pourtant attachant et plein de rêves.